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Régimes de retraite à 2 vitesses: une loi réclamée

MONTRÉAL — Au Forum social mondial, jeudi, et à la veille du congrès des jeunes du PLQ qui doivent discuter de cette question, des syndiqués des Métallos d’un peu partout au Québec ont réclamé une loi contre les «régimes de retraite à deux vitesses» — ces régimes moins généreux pour les plus jeunes employés.

La question doit justement être abordée au cours du congrès des jeunes du Parti libéral du Québec, le week-end prochain à Saint-Augustin-de-Desmaures.

Le débat prend sa source dans les demandes de plusieurs employeurs afin de transformer les régimes de retraite à prestations déterminées en régimes à cotisations déterminées pour les nouveaux employés. Dans certains cas, cette demande est formulée à cause des difficultés financières du régime, mais dans d’autres cas, le régime peut être pleinement capitalisé, parfois à plus de 110 pour cent.

Certains syndicats sont déchirés à l’interne par ce débat, qui oppose des générations d’employés plus anciens à des plus jeunes.

Des échanges à ce sujet ont justement eu cours au Forum social mondial, tout l’avant-midi jeudi. Des syndiqués d’Arcelor-Mittal à Contrecoeur Est, de Ciment Lafarge à Saint-Constant, de l’usine de briques Resco à Grenville-sur-la-Rouge et du fabricant Bradken à Mont-Joli sont venus exposer leur combat contre la transformation de leur régime de retraite vers un régime moins généreux pour les plus jeunes.

Dominic Lemieux, adjoint au directeur québécois des Métallos, un syndicat affilié à la FTQ, invite les jeunes libéraux à adopter une résolution demandant une loi contre ces régimes à deux vitesses.

«Par souci d’équité, d’équité envers les jeunes. Vous savez, au Québec, on s’est doté d’une loi, il y a plusieurs années, pour l’équité salariale envers les femmes. Il est grand temps, aujourd’hui, en 2016, qu’on mette sur pied une loi pour avoir une équité entre les jeunes et les plus anciens», a plaidé M. Lemieux.

Cette question des régimes de retraite à deux vitesses est devenue l’enjeu dans plusieurs négociations de conventions collectives.

«Dans le secteur privé, au Syndicat des Métallos et dans d’autres syndicats de la FTQ, il y a de grandes négociations à venir dans des grands secteurs d’activités. On parle beaucoup de paix sociale. Il est temps de mettre en place cette loi-là afin d’éviter des gros conflits. Il y a de gros employeurs, des multinationales au Québec qui s’apprêtent à instaurer des clauses orphelins. Il y a des négociations de conventions collectives qui vont être très difficiles au Québec dans les années à venir», prévient M. Lemieux.

Dans les faits, les clauses dites orphelines, c’est-à-dire les clauses qui permettent une disparité de traitement selon l’âge, sont interdites pour ce qui est des salaires depuis 2001. Mais elles sont encore permises pour ce qui est des régimes de retraite _ d’où le combat actuel de plusieurs syndicats.

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