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Les barrages sont-ils menacés par la fracturation?

Geordon Omand - La Presse Canadienne

VANCOUVER — Certains responsables des services publics d’électricité en Colombie-Britannique s’inquiétaient dès 2009 de l’impact des séismes provoqués par la fracturation hydraulique sur l’intégrité des barrages, des centrales et des réservoirs.

Des documents internes obtenus par le Centre canadien de politiques alternatives, grâce à la Loi sur l’accès à l’information, révèlent que la société BC Hydro était préoccupée par la fracturation hydraulique, ce procédé qui consiste à injecter sous haute pression des liquides dans le sous-sol terrestre afin d’en extraire le gaz naturel ou le méthane de houille.

Les opposants soutiennent que ce procédé, «peu étudié et risqué», contamine les réservoirs d’eau souterrains et contribue à accroître l’activité sismique.

Dans un échange de courriels daté du 3 décembre 2009, le responsable de la sécurité à BC Hydro, Ray Stewart, fait part de son malaise au contrôleur en matière d’eau Glen Davidson quant aux «risques immédiats et potentiels» posés par un projet méthanier en particulier près du barrage hydroélectrique de Peace Canyon.

Dans un autre courriel, daté du 17 mars 2013, l’ingénieur en sécurité de barrages Scott Gilliss soumet au scientifique en génie Desmond Hartford que le gouvernement devrait créer des «zones tampons» autour des infrastructures qui seraient les plus à risque en cas de séismes causés par la fracturation.

La Colombie-Britannique a connu l’été dernier son plus important tremblement de terre lié à la fracturation, un séisme d’une magnitude de 4,6 sur l’échelle de Richter.

Dans un courriel transmis lundi, le chef de la direction adjoint de BC Hydro, Chris O’Riley, soutient que les barrages de la société d’État sont conçus pour résister à «des mouvements de sol» beaucoup plus importants que ceux qui sont liés à la fracturation. De plus, a-t-il assuré, aucune activité de fracturation n’a été menée à moins de cinq kilomètres d’un barrage de BC Hydro.

Mais Ben Parfitt, analyste au Centre canadien de politiques alternatives, déplore le fait qu’aucune réglementation n’établisse clairement des zones où la fracturation serait interdite.

Dans un courriel, le ministère britanno-colombien du Gaz naturel indique que l’industrie doit d’abord obtenir un permis avant de procéder à la fracturation, et il assure que les experts du gouvernement veillent au grain.

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