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GNL: les projets d'exportation mis en cause

Ian Bickis - La Presse Canadienne

CALGARY — Les bienfaits environnementaux de l’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) sont mis en cause par une étude de l’Insistut C.D. Howe publiée mercredi.

Des exportations canadiennes de GNL ne réduiraient les émissions de dioxyde de carbone que dans certaines régions de l’Asie, indique la rapport, qui souligne qu’elles auraient plutôt l’effet contraire dans la majorité des autres marchés.

Le développement des exportations de ce carburant requiert de l’énergie pour la liquéfaction du gaz naturel ainsi que pour son transport vers des centrales électriques à l’étranger.

Les auteurs de l’étude, James Coleman et Sarah Jordaan, affirment que ces exportations pourraient néanmoins réduire les émissions globales de gaz à effets de serre (GES) si elles remplaçaient le charbon ou le pétrole dans l’alimentation des centrales électriques en Chine, en Inde, au Japon, de même qu’à Taïwan.

Leur rapport a cependant relevé que les émissions de GES bondiraient dans neuf des treize marchés envisagés par le Canada, car ces pays sont dotés d’importantes sources d’énergie renouvelable et à faibles émissions de carbone.

Les chercheurs ont conclu qu’il est «loin d’être certain» que des exportations canadiennes de GNL puissent faire fléchir les émissions globales de GES.

La publication de ce rapport survient après que la Colombie-Britannique eût vu plusieurs de ses projets relatifs au GNL être tablettés.

Le projet de Pacific Northwest — mené par le géant malaisien de l’énergie, Petronas — demeure le plus ambitieux, avec un coût estimé à 36 milliards $. Le rapport de l’Agence canadienne d’évaluation environnementale sur la question devrait d’ailleurs être rendu public sous peu.

Le projet a fait fuser les critiques, notamment quant à son impact sur les habitats de poissons, de même que la hausse des émissions de GES qu’il pourrait entraîner.

L’étude de l’Institut C.D. Howe recommande à la Colombie-Britannique de se concentrer sur la réduction de ses propres émissions de carbone. Elle ajoute que la province devrait porter une attention particulière aux fuites de méthane durant le transport de GNL ainsi qu’aux GES qui se dégagent lors de la transformation du gaz naturel.

Dans son plan d’action sur les changements climatiques dévoilé la semaine dernière, la Colombie-Britannique s’engage à réduire de 45 pour cent ses émissions de méthane dans le cadre de la production d’hydrocarbures.

Le plan d’action environnemental prévoit également l’électrification de la production de gaz naturel, sans cependant allouer une enveloppe à la construction des infrastructures nécessaires à cet effet.

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