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Un immigrant détenu réclame sa libération

Colin Perkel, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

TORONTO — La Cour supérieure de l’Ontario a commencé, mardi, à entendre la cause d’un immigrant jamaïcain souffrant de troubles mentaux qui est détenu depuis cinq ans sans qu’aucune accusation ait été portée contre lui.

Selon des défenseurs des droits des immigrants, cette cause démontre la nécessité de réformer un système qui peut permettre des détentions pendant une période indéfinie.

Au cours de la séance, Alvin Brown, un individu âgé de 40 ans, a demandé sa libération afin qu’il puisse recevoir des traitements adéquats pour soigner sa schizophrénie et sa dépression. Il soutient que la longue détention, au cours de laquelle il a été placé en isolement à plusieurs reprises, a nui à sa santé mentale. L’incertitude quant à sa remise en liberté a aussi contribué à la détérioration de son état de santé.

Même si M. Brown a obtenu son statut de résident permanent, le gouvernement fédéral veut l’expulser du pays après qu’il eut été reconnu coupable de 17 chefs d’accusation, la plupart pour des crimes reliés à la drogue et aux armes. Il a purgé toutes ses peines, dont la plus longue a duré 14 mois, mais les services de l’immigration le détiennent depuis septembre 2011 en raison de son incapacité à obtenir des documents de voyage.

Un avocat du gouvernement fédéral a indiqué qu’Alvin Brown serait déporté vers son pays d’origine le 7 septembre.

L’audience de trois jours reprendra mercredi.

Des défenseurs des droits soulignent que la détention indéterminée constitue une violation des règles internationales. Depuis 2000, 15 personnes sont mortes alors qu’elles étaient détenues par les services de l’immigration, dont 3 depuis l’arrivée au pouvoir des libéraux en octobre dernier.

Syed Hussan, du groupe End Immigration Detention Network, exhorte le gouvernement fédéral à respecter ses promesses d’apporter de véritables changements au système de l’immigration.

Un porte-parole de Ralph Goodale, le ministre fédéral de la Sécurité publique, a rappelé «qu’un très petit nombre» d’individus étaient détenus depuis une longue période de temps, ajoutant que les autorités doivent pouvoir compter sur la détention dans leur arsenal judiciaire.

Le ministre avait annoncé à la mi-août l’octroi d’une somme de 138 millions $ pour changer les façons de faire en matière de détention dans le domaine de l’immigration. Une partie de la somme, soit 5 millions $, sera consacrée aux solutions de rechange à la détention des personnes.

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