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PQ: Cloutier voit la peur de ses adversaires

Parti Quebecois MNA Alexandre Cloutier responds to reporters' questions before entering a party caucus meeting, Tuesday, May 10, 2016 at the legislature in Quebec City. Cloutier refused to confirm whether he would run for the party leadership to succeed to Pierre-Karl Peladeau. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot Photo: Archives Métro
Alexandre Robillard, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

GATINEAU, Qc — Le ton de la course à la direction du Parti québécois a monté d’un cran, mercredi, quand le candidat Alexandre Cloutier, perçu comme le favori, a déclaré que deux de ses adversaires sentent qu’ils seront battus.

M. Cloutier a tenu ces propos après que Martine Ouellet et Jean-François Lisée eurent déploré son refus de participer à un débat organisé dans sa région du Saguenay–Lac-Saint-Jean par des militants locaux.

Mme Ouellet et M. Lisée ont aussi constaté que l’establishment du PQ s’est rangé derrière la campagne de M. Cloutier, ce qui nuit à leurs efforts pour rejoindre les militants dans certaines circonscriptions, disent-ils.

Dans une entrevue publiée mercredi, Véronique Hivon, qui a récemment renoncé à sa candidature pour des raisons de santé, a également constaté que M. Cloutier bénéficie de l’appui de l’establishment péquiste.

Alors que les députés du PQ sont réunis en caucus à Gatineau afin de préparer leur rentrée, l’ex-leader parlementaire Bernard Drainville s’est immiscé dans la course en s’appuyant sur des sondages internes pour placer M. Lisée nez-à-nez avec M. Cloutier.

Dans un point de presse qui a précédé le début de la réunion des députés, mercredi dans un hôtel du secteur Aylmer, M. Cloutier a affirmé qu’il est confronté lui aussi aux mêmes obstacles que ses adversaires sur le terrain.

Mais concernant le débat dans sa région, M. Cloutier a soutenu qu’il n’est pas obligé d’y participer puisqu’il aurait été organisé par l’association péquiste régionale et ne fait pas partie de ceux prévus dans le cadre de la course.

Selon le candidat, ses deux adversaires tentent de changer les règles convenues avant le déclenchement de la course à la succession de Pierre Karl Péladeau.

«C’est tellement ridicule, a-t-il dit en anglais. Ils sentent qu’ils sont en train de perdre la course et ils essaient d’inventer de nouvelles règles. Je vais participer à tous les débats organisés dans le cadre de la course, il n’y a aucun doute là-dessus.»

L’équipe de campagne de M. Cloutier a expliqué que le débat dans sa région a été annulé parce que les candidats ont trop tardé à répondre à l’invitation.

Soutenant que l’événement était pourtant déjà à son agenda, Mme Ouellet a affirmé que M. Cloutier sent la progression de sa campagne.

«Tous les jeux sont complètement ouverts et je vous le dis, sur les réseaux sociaux, sur le terrain, j’ai clairement une avance et je le sens», a-t-elle dit aux journalistes.

Sur les ondes de la station de radio FM93 à Québec, où il anime une émission, M. Drainville, qui a démissionné en juin, a cité du pointage et un sondage interne de sympathisants péquistes situant MM. Lisée et Cloutier à 30 pour cent d’appuis chacun, devant Mme Hivon à environ 23 pour cent.

Les organisations de Mme Ouellet, M. Lisée et Mme Hivon ont nié être à l’origine de ces informations, bien que M. Drainville soutienne que le pointage provient de la campagne de la candidate qui s’est désistée.

Une porte-parole de Mme Hivon, Pascale Sévigny, a objecté que les chiffres avancés par M. Drainville ne correspondent pas à ceux du pointage de son organisation.

En s’adressant aux journalistes, M. Lisée, qui a par ailleurs insisté sur la crédibilité des chiffres de M. Drainville, a accusé M. Cloutier de tenir pour acquis les militants péquistes de sa région.

«Je demande à Alexandre de poser un geste d’ouverture, en disant que oui, il est d’accord avec toutes les autres campagnes qui veulent tenir un débat au Saguenay, dans sa région, a-t-il dit. Les militants du Saguenay aiment beaucoup Alexandre, mais il n’est pas propriétaire des militants du Saguenay.»

Selon M. Lisée, l’équipe de M. Cloutier en mène large dans la course actuelle.

«Il est certain que Véronique incarnait une autre façon de faire de la politique et des critiques sont avancées, qui sont légitimes, sur la façon dont l’équipe d’Alexandre a une attitude d’establishment dans la façon de mener cette campagne, a-t-il dit. Je pense ça n’est pas très attractif envers les gens de Véronique.»

M. Lisée a constaté que ces difficultés à faire campagne ne se limitent pas qu’au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

«C’est vrai que dans les comtés où les députés appuyaient Alexandre, c’était plus difficile d’avoir accès aux militants», a-t-il dit.

Mme Ouellet a également déploré les réticences de M. Cloutier, qui représente la circonscription de Lac-Saint-Jean, envers le projet de débat dans sa région.

«Ce serait extrêmement important qu’il puisse y avoir un débat au Saguenay», a-t-elle dit en point de presse.

Sans vouloir donner d’exemples précis, Mme Ouellet dit avoir également éprouvé des problèmes sur le terrain.

«On le sait, l’establishment est tout du côté d’Alexandre Cloutier, et moi, je le sens sur le terrain très clairement à la rencontre de tous les gens, ils sont tannés de la mainmise de l’establishment sur le parti», a-t-elle dit.

Mme Ouellet a expliqué que l’establishment du PQ est formé d’une partie du personnel de l’aile parlementaire, de la permanence du parti et de membres de circonscriptions.

Dans une entrevue publiée mercredi par La Presse, Mme Hivon constate que plusieurs dirigeants du PQ se sont rangés dans le camp Cloutier.

«On peut dire que l’establishment est plutôt du côté d’Alexandre Cloutier», a-t-elle dit.

M. Lisée et Mme Ouellet ont exprimé leur déception de ne pas avoir été invités à un événement organisé par la députée Nicole Léger dans sa circonscription de Pointe-aux-Trembles et mettant en vedette M. Cloutier.

Paul St-Pierre-Plamondon, seul non élu de la course, n’a pas pu prendre la parole lors de cet événement, ce qui l’amène à dresser le même constat que les autres candidats.

«J’en appelle aux membres qui ne sont pas d’accord avec le fait que certaines régions soient cadenassées, ne collaborent pas, pour qu’ils contactent leur exécutif pour dire qu’ils veulent rencontrer tous les candidats», a-t-il dit.

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