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Les plats gratinés pourraient coûter plus cher

Aleksandra Sagan, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

TORONTO — Les restaurateurs dénoncent une deuxième hausse cette année des prix du lait industriel, qui entre en vigueur jeudi.

La Commission canadienne du lait (CCL) a annoncé le 15 juillet une nouvelle hausse, de 2,76 pour cent, du prix du lait industriel, qui sert à la fabrication du yogourt, de la crème glacée, du fromage et du beurre. La CCL avait déjà annoncé en février dernier une autre hausse, de 2,2 pour cent.

Cette double hausse en une seule année, un phénomène qu’on n’avait pas vu depuis 2008, a été décrétée face à une «situation unique et inattendue», a expliqué dans un courriel Benoît Basillais, responsable des politiques à la commission.

M. Basillais a soutenu que les producteurs de lait ont vu leurs revenus baisser rapidement l’automne dernier, notamment à cause de la baisse de la demande internationale et de modifications dans les habitudes des consommateurs. Or, ces revenus ne se sont pas stabilisés comme prévu au début du printemps dernier.

Il a par ailleurs refusé d’écarter pour l’instant une nouvelle hausse pour 2017, qui serait annoncée en décembre.

Alors que cette hausse devrait soulager les producteurs, elle pourrait accroître la pression sur les restaurateurs, qui devront déterminer si leurs clients accepteront de voir les prix augmenter sur les menus.

Pierre Cadieux, vice-président à l’association Restaurants Canada, qui représente 30 000 acteurs de l’industrie, admet que la facture risque d’être refilée aux clients. Les plats qui utilisent ces produits à base de lait industriel pourraient coûter plus cher ou alors disparaître des menus, soutient-il. Ainsi, les laits frappés tendent à disparaître des menus de restaurants qui en faisaient pourtant leur fonds de commerce, estime M. Cadieux.

La Commission canadienne du lait est l’instrument du gouvernement canadien pour assurer la gestion de l’offre dans cette industrie, en fixant des quotas de production et des tarifs douaniers sur les importations pour éviter la volatilité des prix et assurer un approvisionnement stable.

Un rapport de l’Institut économique de Montréal, publié mercredi, estimait que la gestion de l’offre avait coûté aux ménages canadiens faisant partie du quintile le plus pauvre 339 $ de plus par année, soit 2,29 pour cent de leur revenu. «Un plan de réforme qui éliminerait graduellement les quotas de production et tarifs douaniers profiterait à tous les consommateurs canadiens, mais surtout aux moins nantis, en leur permettant d’augmenter leur niveau de vie et de sortir concrètement de la pauvreté», concluent les auteurs de l’étude.

Mais cette politique de la gestion de l’offre permet par contre d’assurer un approvisionnement stable, rappelle le professeur Jim Fisher, de l’École de gestion Rotman de l’Université de Toronto.

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