Bitume Québec lance un cri d’alarme

Bitume Québec réclame l’intervention du nouveau ministre des Transports, Laurent Lessard, afin que des travaux d’asphaltage, qui ont fait l’objet d’appels d’offres et qui ont été approuvés, puissent être lancés au plus vite, en dépit de la crise qui secoue le ministère.

«C’est au minimum 30% de notre industrie qui est à l’heure actuelle sur le point d’éclater, de se briser ou carrément de cesser ses activités», a affirmé vendredi le président de Bitume Québec, Joe Masi. Ce dernier craint des pertes économiques de près de 250M$ dans l’industrie du pavage de routes, de la production de bitume et d’enrobés bitumineux, soit près du tiers de son apport économique annuel.

Présentement, les entreprises de cette industrie doivent assumer des coûts d’exploitation importants en attendant le feu vert du ministère des Transports du Québec (MTQ), notamment en gardant des employés sur leur liste de paie sans pouvoir les faire travailler et en entreposant des tonnes de bitume produites pour ces travaux, a souligné Bitume Québec.

M. Masi a tenté une explication à cette crise en évoquant les contrecoups de la commission Charbonneau, les changements successifs de ministre des Transports et les difficultés internes au sein du MTQ. L’impasse dans les négociations entourant le renouvellement du contrat de travail des 1200 ingénieurs employés du gouvernement du Québec, dont 800 au MTQ, n’aide en rien la poursuite des travaux d’asphaltage, croit le président de Bitume Québec.

Bitume Québec espère que le ministre Lessard sera en mesure de faire débloquer les travaux d’ici le 6 octobre prochain afin qu’ils puissent être réalisés comme prévu, sinon les chantiers devront être fermés ou abandonnés en raison de l’arrivée de la saison froide.

Le ministre Lessard a réclamé vendredi «une analyse sérieuse» des chantiers touchant l’industrie du pavage, de la production de bitume et d’enrobés bitumineux qui accusent du retard. D’après son cabinet, il y en a 58 dans cette situation, sur les quelque 545 qui nécessitent des travailleurs de cette industrie.

«On est sensible au sort de ces travailleurs alors espère trouver une solution rapidement», a déclaré l’attaché de presse du ministre, Mathieu Gaudreault. Ce dernier a souligné que le ministre entend faire preuve de rigueur et de transparence dans ce dossier.