Soutenez

Hydro-Québec a bien failli mettre le pied en Europe

Julien Arsenault, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Le principal réseau de transport d’électricité en Europe a bien failli servir de tremplin à Hydro-Québec pour effectuer son retour à l’international, affirme son président-directeur général, Éric Martel.

La société d’État était très intéressée à mettre la main sur une partie de la participation de 49 pour cent du Réseau de transport d’électricité (RTE) que désirait vendre son propriétaire, Électricité de France (EDF).

«Au début, il y avait plus de 40 intéressés qui ont levé la main, a expliqué M. Martel au cours d’une entrevue avec La Presse canadienne. Au bout du compte, s’il y avait eu un joueur international (retenu), c’est clair que ça aurait été Hydro-Québec.»

EDF — dont le principal actionnaire est le gouvernement français — avait fait connaître son intention, plus tôt cette année, de céder près de la moitié de sa filiale RTE, chargée de la gestion de 105 000 kilomètres de lignes à haute et très haute tension.

Finalement, après des mois de discussions, les médias français ont rapporté à la fin juillet qu’EDF s’était entendue sur les termes d’une entente avec la Caisse des dépôts et consignations (CDC) — une institution publique française — pour lui vendre 49 pour cent du capital de sa filiale.

Le prix de la transaction n’a pas encore été dévoilé, mais selon le quotidien Le Monde, l’entente valorise RTE à plus de 7 milliards d’euros, soit environ 10,3 milliards $ CAN.

«L’intention, c’était que la CDC et un joueur international achètent chacun 24,5 pour cent du réseau, a expliqué M. Martel. Nous sommes passés proches. Pour des raisons politiques (en France), ils ont décidé de ne rien vendre à l’international.»

Selon M. Martel, Hydro-Québec était parvenue à se démarquer parce qu’elle exploite déjà des réseaux de transports électriques. Pour cette raison, le grand patron de la société d’État espère malgré tout être en mesure de conclure des partenariats avec Électricité de France dans l’avenir.

Il estime également qu’Hydro-Québec a laissé une carte de visite intéressante dans l’Hexagone.

«Éventuellement, si jamais un jour la CDC veut se départir d’une partie de son actionnariat, je pense que les gens comprennent bien ce qu’Hydro-Québec peut faire», a dit M. Martel.

Les acquisitions figurent parmi les principaux éléments du plan d’action stratégique 2016-2020 de la société d’État, qui mise sur l’international pour stimuler ses revenus.

En juin dernier, en marge d’une allocution devant l’Association de l’industrie électrique du Québec (AIEQ), M. Martel s’était dit prêt à allonger entre 250 millions $ et 2,5 milliards $ afin de réaliser une acquisition.

Aucun scénario n’est exclu, puisque la société d’État envisage de prendre des participations dans des projets ou acheter des actifs comme, par exemple, un réseau de transport d’électricité qui serait remis à niveau avant d’être exploité.

Entre-temps, une acquisition en 2017 demeure «possible», croit M. Martel, qui assure que de telles transactions ne se traduiront pas par des demandes d’augmentations tarifaires plus élevées qu’à l’habitude.

«Nous ne pouvons pas lever d’équité en Bourse, mais nous sommes capables d’emprunter à de très bas taux, a-t-il dit. Ça n’aura aucun impact sur les tarifs.»

Hydro-Québec, qui a récemment mis sur pied une équipe spécialisée en fusions et acquisitions, avait mis fin aux activités de sa filiale internationale au milieu des années 2000 en liquidant l’ensemble de ses investissements aux États-Unis, au Chili, au Costa Rica, au Pérou et en Australie.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.