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Mulcair dit avoir l'appui unanime du caucus

Paul Chiasson / La Presse Canadienne Photo: Paul Chiasson
Fannie Olivier, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Circulez, il n’y a rien à voir. Le chef néo-démocrate sortant Thomas Mulcair a fait taire les rumeurs sur un éventuel départ précipité en se présentant devant les caméras, l’ensemble de son caucus agglutiné derrière lui, mercredi, pour illustrer qu’il a désormais l’appui «unanime» de son caucus.

Fini les commérages et magouilles, le Nouveau Parti démocratique (NPD) veut désormais se tourner vers la session parlementaire qui s’annonce et mettre de côté les batailles intestines.

Ainsi, ceux qui ont — sous le couvert de l’anonymat — exprimé leur impatience de voir M. Mulcair plier bagage ces derniers jours ont soit décidé de prendre leur mal en patience, soit constaté que leur point de vue demeurait marginal au sein de la députation et rentré dans les rangs.

Le député d’Outremont a réitéré son intention de rester chef par intérim du NPD jusqu’à ce que soit désigné son successeur, en octobre 2017, et il affirme que tous les élus sont d’accord avec cette décision. «C’était unanime de la part du caucus. Et je suis vraiment touché par ça, parce que ça démontre que tout le travail que nous on fait, depuis le début, est en train d’être apprécié», a-t-il lancé après une matinée de discussions.

ll n’y a pas eu de vote comme tel pour s’assurer que tous accordaient leur confiance à M. Mulcair. Mais selon le député montréalais Alexandre Boulerice, impossible de s’y méprendre: «À un moment donné, quand, à la fin de la discussion, tout le monde se lève et applaudit ensemble, c’est ce qu’on appelle unanime.»

À l’entrée de la rencontre de deux jours qui se tient à Montréal, M. Mulcair avait invoqué le slogan utilisé par Jack Layton lors de la campagne de 2011, «travaillons ensemble», pour tenter de rameuter les brebis égarées qui voulaient le pousser vers la sortie.

Or, c’est justement ce que certains lui reprochaient en coulisse: de ne pas travailler avec les autres. Les militants du parti ont montré la porte à M. Mulcair en avril dernier, mais il a décidé de rester pour assurer l’intérim jusqu’à ce qu’un nouveau chef soit choisi, en octobre 2017. Les critiques devront être balayées sous le tapis jusqu’à ce qu’il passe le flambeau au nouveau chef.

Le député de Vancouver-Kingsway, Don Davies, qui avait déjà dit publiquement qu’il ne croyait pas que M. Mulcair puisse rester durant toute cette longue course à la direction, estime qu’il est normal qu’il y ait de la grogne, un an après des résultats électoraux décevants. «Lorsque vous êtes bas dans les sondages, il y a naturellement des gens qui s’agitent pour du changement. Il est important d’écouter ces gens et de discuter», a-t-il expliqué. M. Davies a toutefois assuré que 100 pour cent des députés — lui compris, donc — appuyaient M. Mulcair.

Les défis pour le parti sont de taille. Les néo-démocrates doivent tenter de stopper trois chutes: la popularité dans les sondages, le membership et la collecte de fonds. Un nouveau directeur national du parti a été nommé en début de semaine, l’ancien directeur d’Oxfam Canada, Robert Fox. Et signe que le parti semble prêt à faire peau neuve, le secrétaire principal de Thomas Mulcair, Karl Bélanger, a annoncé mercredi qu’il quittait le parti après 19 ans au NPD. M. Bélanger avait été conseiller de Jack Layton et d’Alexa McDonough.

Si, dans les corridors, les journalistes s’interrogeaient sur le sort du chef sortant, M. Mulcair, lui, a voulu rediriger l’attention vers le gouvernement de Justin Trudeau qui, à son avis, «prétend être à gauche» sans l’être véritablement.

La gauche est d’ailleurs un terrain qu’il n’entend pas céder, n’hésitant pas, dans son discours aux troupes, à utiliser un mot qui en a fait sursauter plusieurs: «socialisme».

M. Mulcair a par ailleurs évoqué la querelle entre le fédéral et Québec au sujet des transferts en santé pour affirmer que le NPD était le seul parti qui respecte le Québec.

«Lorsque le Québec répond haut et fort qu’il est inadmissible que la nouvelle ministre de la Santé ait la prétention de vouloir dicter au Québec comment livrer les services de santé et menace de retenir les sommes de fédéral si on n’écoute pas, le gouvernement québécois a tout à fait raison de dire que c’est tout à fait inacceptable, a-t-il signalé. Et le seul parti politique avec une vision où on respecte le Québec, c’est le Nouveau Parti démocratique, et j’en suis tellement fier.»

Pour la session d’automne au Parlement, il entend également imposer les thèmes des changements climatiques, du sort réservé aux Premières Nations et des libertés civiles, alors que les libéraux n’ont pas encore abrogé la controversée loi antiterroriste C-51.

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