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Échec environnemental en vue pour la planète

Entre 2013 et 2018, les ventes d’essence ont bondi de 24%, une hausse «sans précédents» selon les écologistes. Photo: Archives Métro

La décarbonisation de l’économie avance six fois trop lentement pour atteindre les cibles mondiales de réduction des GES, selon un expert du domaine de l’énergie qui était de passage à Montréal.

Le Secrétaire général du Conseil mondial de l’énergie, Christof Frein, n’a pas la langue dans sa poche. «Aujourd’hui tous les dirigeants disent que la lutte aux changements climatiques est importante, mais on ne fait pas de progrès», a-t-il déclaré dans le cadre d’une conférence organisée par le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM).

Selon ses calculs, pour limiter la hausse de température à +2C, il faudrait réduire l’intensité énergétique de 6% par an, alors que la moyenne annuelle des 30 dernières années n’est que de -1% et que celle des trois dernières années est à peine meilleure (-1,6%).

Décarboniser l’économie passe par une réduction de l’utilisation des combustibles fossiles (pétrole, gaz naturel et charbon) qui représentent encore 80% des sources d’énergie à l’échelon mondial. Le problème, selon lui c’est que les politiciens ne sont pas prêts à payer la facture politique d’un mécontentement populaire occasionné par la hausse des coûts liés à l’utilisation d’une énergie plus propre, mais aussi plus chère.

«Au Québec, vous avez un privilège énorme dont tous les pays rêvent, vous avez une hydro-électricité pas trop chère. Mais regardez en Norvège, où 20% du parc automobile est électrique, ça leur a coûté 500$ par tonne de Co2 évitée [alors qu’à la bourse du carbone, les crédits d’émission de Co2 valent actuellement moins de 6 euros (10$) la tonne.

Selon M. Frei, la seule façon d’atteindre les objectifs climatiques c’est d’espérer une innovation majeure dans le domaine du stockage de l’électricité qui permettrait d’abaisser les coûts d’acquisition. zSi vous avez de l’argent à investir, mettez le dans ce domaine-là», conseille-t-il en rigolant. Une percée majeure dans ce secteur ferait notamment une différence dans le domaine du transport (23% des émissions de carbone sur la planète) où il est difficile de faire des gains environnementaux, selon lui.

Dans la foulée du discours de M. Frei, le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles Pierre Arcand a souligné que «le Québec partageait l’avis du Conseil mondial de l’énergie qui vise à l’accélération de la transition énergétique».

Le ministre Arcand a mis de l’avant la nouvelle politique énergétique du Québec qui prévoit notamment une hausse de 25% de la production d’énergies renouvelables d’ici 2030. Le gouvernement compte néanmoins sur le gaz naturel (un combustible fossile) pour assurer la transition. Est-ce la bonne solution? «On ne peut pas tout changer du jour au lendemain et l’utilisation du gaz dans le domaine du transport peut faire une énorme différence en terme de Co2», a conclu M. Frei.

 

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