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L’éducation de la petite enfance sous la loupe

Après l’annonce, la semaine dernière, de la tenue d’une commission sur la réussite éducative au Québec, le monde des garderies aura droit, lui aussi, à sa commission, qui se tiendra cet automne. Voici l’essentiel sur la Commission sur l’éducation à la petite enfance en trois points.

Pourquoi?
«La Politique familiale aura 20 ans en 2017 et il nous apparait essentiel de faire le bilan des mesures prises en matière d’éducation à la petite enfance», a déclaré lundi Louis Sénécal, le président-directeur général de l’Association québécoise des CPE (AQCPE), qui finance en grande partie la consultation. La consultation actuelle reçoit le soutien de l’ancien premier ministre, Lucien Bouchard, qui avait piloté la création de la politique familliale en 1996. Cette dernière visait à répondre au rapport explosif intitulé Le Québec fou de ses enfants. La politique familiale visait notamment à offrir des places de garderies peu onéreuses afin d’offrir les mêmes chances de socialisation à tous les enfants et à permettre à plus de parents d’entrer sur le marché du travail. «Entre 1997 et 2008, le taux d’emploi des femmes a notamment augmenté de 30%, mais aucune véritable évaluation de fond n’a été faite», a mentionné lundi M. Bouchard.

Les enjeux
Entre 1997 et 2013, le nombre d’enfants inscrits en garderie est passé de 80 000 à 228 000. Si le président de la commission, André Lebon, n’a pas voulu trop s’avancer sur les enjeux qui seront débattus, il a néanmoins souligné l’importance «d’arriver à amener les enfants qui en ont le plus besoin à aller à la garderie». En 2004, 48% des enfants de moins de 5 ans au Québec fréquentaient un service de garde régi, contre 57% en 2013. Les familles pauvres et les immigrants sont moins inscrits en garderie. Or, 85% du cerveau d’une personne se développe dans ses 5 premières années de vie, selon une étude de la Fondation Rauch. Autre motif de débat: la généralisation de la maternelle à 4 ans améliorerait-elle le taux de lecture en 1ere année du primaire? Les compressions gouvernementales de 120M$ seront aussi certainement au menu, ainsi que les mesures fiscales favorisant les garderies privées plutôt que les CPE.

Déroulement
La consultation pilotée par l’Institut du Nouveau Monde (INM) se déroulera en trois phases. Une fois les documents de réflexion produits, un panel d’experts sera consulté à la mi-octobre, juste avant une grande tournée qui se déroulera jusqu’au mois de décembre dans 14 villes. Les audiences publiques nationales auront lieu le 6 et 7 décembre à Montréal. «La population pourra participer par l’intermédiaire d’un sondage, en écrivant un mémoire ou une simple lettre», a indiqué le directeur général de l’INM, Michel Venne. Les recommandations finales seront déposées début mai dans le cadre d’un Sommet sur la petite enfance. «Le réseau est arrivé à un certain équilibre en matière de réduction des listes d’attente. Il faut maintenant se concentrer sur le programme éducatif», a fait savoir le présent de l’Association des garderies privées du Québec, Samir Alahmad. Il s’agit aussi du message du ministre de l’Éducation et de la Famille, Sébastien Proulx, qui a souligné l’importance pour le réseau scolaire et celui de la petite enfance de travailler en continuité plutôt qu’en juxtaposition.

 

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