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Ottawa publie des chiffres sur la réforme du RPC

Andy Blatchford, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le gouvernement fédéral croit que la réforme du Régime de pensions du Canada (RPC) provoquera un léger ralentissement de l’économie et de l’emploi à court terme, mais qu’elle aura un effet stimulant à long terme.

Le ministère des Finances a publié lundi des projections sur les impacts de l’entente conclue en juin par Ottawa et neuf provinces en vue de réformer le régime public national de retraites — le Québec dispose depuis les années 1960 de son propre régime, la Régie des rentes.

En vertu de l’entente de principe conclue le 20 juin à Vancouver, les Canadiens devront contribuer davantage au RPC, afin de garantir des prestations de retraite plus généreuses à l’avenir. Les libéraux avaient promis de réformer le régime même si certains craignent les impacts de ces changements sur une économie canadienne déjà peu vigoureuse. Pour aller de l’avant avec cette modification constitutionnelle, Ottawa a besoin de l’appui de la Colombie-Britannique ou du Québec.

Dans ses projections, le ministère des Finances indique lundi que cette réforme occasionnera à court terme une baisse «temporaire» de 0,04 à 0,07 pour cent de la croissance de l’emploi entre 2019 et 2025. Ensuite, Ottawa prévoit que les hausses de prestations des retraités accroîtront l’épargne dans l’ensemble, ce qui stimulera la production économique et rendra plus de fonds disponibles à des fins d’investissement.

Par conséquent, le ministère des Finances s’attend à ce que le produit intérieur brut (PIB) augmente à long terme de 0,05 à 0,09 pour cent après 2025. Les niveaux d’emploi, quant à eux, devraient être supérieurs en permanence de 0,03 à 0,06 pour cent — soit 6000 à 11 000 emplois, selon les niveaux de 2015.

Ces projections ont été publiées juste avant la comparution devant le Comité des finances des Communes du ministre Bill Morneau, qui a dû apaiser les craintes concernant les impacts de la réforme sur l’économie. Le patronat, notamment, craint que la hausse des cotisations de l’employeur ne conduise à des mises à pied.

«Nous estimons que si les Canadiens goûtent une meilleure sécurité financière, grâce à une retraite plus avantageuse, ils pourront participer plus activement à l’économie», a-t-il soutenu devant les journalistes, à l’issue de son témoignage au Parlement. «Et nos recherches démontrent qu’à long terme, ce sera bénéfique pour notre économie, pour l’emploi, pour les Canadiens.»

La chef intérimaire du Parti conservateur, Rona Ambrose, a qualifié la réforme de «hausse de taxe» qui coûtera des milliers de dollars aux familles canadiennes et nuira à l’économie et l’emploi.

À l’origine, toutes les provinces (sauf le Québec) avaient appuyé l’entente de Vancouver et promis de la ratifier avant le 15 juillet, mais la Colombie-Britannique a finalement demandé un peu plus de temps. Le gouvernement fédéral espère obtenir cet appui et déposer un projet de loi aux Communes cet automne.

Le ministère fédéral des Finances estime qu’une famille sur quatre qui approche l’âge de la retraite — soit 1,1 million de familles — risque de ne pas épargner suffisamment en prévision de la retraite. En vertu de l’entente de principe, les contributions au RPC par les employés et les employeurs augmenteraient graduellement pendant sept ans, à compter de 2019. Une fois les modifications pleinement mises en place, en 2025, les Canadiens verseraient entre 9 et 42 $ de plus sur chaque paie, toutes les deux semaines.

D’autre part, la réforme permettrait éventuellement aux futurs retraités de toucher le tiers de leurs revenus annuels actuels, comparativement au quart aujourd’hui. Le nouveau régime hausserait par ailleurs de 14 pour cent, à 82 700 $, le maximum des gains admissibles aux contributions — le seuil à partir duquel on ne cotise plus.

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