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Lessard doit démissionner, dit le PQ

Jocelyne Richer, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — L’opposition péquiste réclame la démission du ministre des Transports, Laurent Lessard, au centre d’une controverse qui prend de l’ampleur chaque jour.

La porte-parole péquiste, la députée Agnès Maltais, a jugé jeudi qu’il devait se retirer, le temps qu’on fasse toute la lumière sur son rôle en lien avec les allégations de manquements à l’éthique qui pèsent contre un de ses anciens employés, Yvon Nadeau. Ce geste «l’honorerait», selon elle.

La veille, c’était le député Amir Khadir, de Québec solidaire, qui jugeait que le ministre Lessard n’était plus digne de siéger au conseil des ministres, pour les mêmes raisons, d’autant plus qu’il est chargé d’assainir les pratiques du ministère des Transports. Il est revenu à la charge jeudi pour réclamer son départ.

Quant à lui, le ministre Lessard continue de clamer son innocence, affirmant n’avoir rien à se reprocher. Il soutient avoir respecté la loi, suivi toutes les règles d’éthique en vigueur, et s’en remet au Commissaire à l’éthique, qui va statuer sur son rôle dans l’octroi d’une subvention accordée à l’entreprise dirigée par Yvon Nadeau.

L’intégrité et le jugement du ministre Lessard sont remis en question depuis des jours relativement à deux dossiers impliquant M. Nadeau, un ami personnel du ministre, qui a travaillé pendant plusieurs années à son bureau de circonscription à Thetford Mines, tout en oeuvrant dans le secteur privé.

Dans les deux dossiers, M. Nadeau «a reçu des avantages directs suite à des subventions du gouvernement et dans les deux cas le ministre était au courant des liens entre son employé et les demandes de subventions et il a donné son aval», a commenté Mme Maltais, en Chambre.

En 2015, le gouvernement a versé une subvention de 3 millions $ à l’entreprise Pyrobiom Énergies, appartenant à M. Nadeau. C’est ce dossier que le Commissaire à l’éthique examine.

Le gouvernement a aussi versé une subvention de plus d’un million de dollars en 2008 à la station de ski du mont Adstock, située dans la circonscription de M. Lessard. Cette aide a ouvert la porte à un promoteur qui a construit des chalets au pied des pentes. Le gestionnaire de la location des chalets de la station de ski était le même Yvon Nadeau.

Les partis d’opposition jugent que M. Nadeau a donc pu tirer un profit personnel, à même les fonds publics, de sa proximité avec le ministre Lessard.

Yvon Nadeau a été à son emploi de 2003 à 2013, puis de 2014 à 2015, soit jusqu’à ce qu’il reçoive la subvention demandée un an plus tôt pour son entreprise.

L’épouse de M. Nadeau, Stéphanie Donato, était elle aussi employée du ministre Lessard à son bureau de comté, de 2012 à 2015. Le ministre est aussi le parrain du fils du couple.

Dans le cas de la subvention au centre de ski, le Commissaire à l’éthique ne peut pas enquêter, compte tenu que les faits sont antérieurs à 2010.

En point de presse jeudi, M. Lessard s’est dit confiant de voir le Commissaire à l’éthique lui donner raison dans l’autre dossier.

Il a dit qu’il ne s’était pas entretenu avec son ami Yvon Nadeau depuis que la controverse a éclaté.

Questionné à savoir s’il confirmait la rumeur voulant que M. Nadeau était présent à son assermentation comme ministre, M. Lessard n’a pas répondu, mais il a dit que son lien avec lui était solide. «C’est une amitié qui dure», a-t-il dit.

«Mais ce n’est pas l’amitié qui guide mes actions», a-t-il aussitôt nuancé, disant avoir pris les mesures de «contrôle» appropriées pour s’assurer que son association avec M. Nadeau respectait les règles d’éthique.

«J’ai agi correctement. J’ai fait les choses correctement», a clamé le ministre à répétition, visiblement sur la défensive, et déterminé à défendre son honneur et son intégrité.

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