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Lisée prône une approche économique nationaliste

Parti Quebecois leadership candidate Jean-Francois Lisee speaks during a leadership debate in Montreal, Sunday, September 25, 2016. THE CANADIAN PRESS/Graham Hughes Photo: Graham Hughes/La Presse canadienne
Pierre Saint-Arnaud, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Le candidat à la direction du Parti québécois Jean-François Lisée a présenté lundi, à Montréal, une série de mesures à saveur nationaliste visant à soutenir la croissance économique du Québec.

Ces propositions visent à rapatrier les activités des entreprises manufacturières qui se sont délocalisées, soutenir l’exportation avec des mesures fiscales, encourager l’investissement étranger avec des assurances sur le coût et la disponibilité de l’énergie et de l’eau.

Dans le cas de l’exportation, par exemple, il propose un congé d’impôt pour une durée déterminée sur les profits attribuables à une augmentation des exportations.

Quant aux assurances sur les coûts et la disponibilité des ressources, il fait valoir que les entreprises sont très sensibles à des garanties, comme par exemple celle d’offrir le Tarif L+ d’Hydro-Québec sur une période de 25 ans.

«C’est un énorme argument pour les entreprises californiennes qui vont manquer d’eau et pour lesquelles (le prix) de l’énergie n’est pas stable», a soutenu M. Lisée.

Il suggère également d’utiliser la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) pour retenir les sièges sociaux et d’offrir un droit de premier achat d’entreprises québécoises par les employés et cadres lors de tentatives de prises de contrôle de l’étranger.

«Plus on a de ces entreprises possédées par les salariés, plus on a une économie qui est ancrée au Québec pour toujours», a-t-il fait valoir.

Une «meilleure» immigration

Bien qu’il estime que l’immigration n’a qu’un «impact mineur» sur l’économie, il affirme néanmoins qu’il faut mieux choisir les immigrants en insistant davantage sur la maîtrise du français et la formation en fonction des besoins du marché du travail.

«Des ingénieurs qui chauffent des taxis, et des techniciennes spécialisées qui servent aux tables, briser des vies d’immigrants, je ne veux plus jamais qu’on fasse ça», a affirmé le candidat.

Quant à l’acceptation, par les immigrants, de ce qu’il appelle les «valeurs universelles» des Québécois — égalité entre les hommes et les femmes, laïcité, entraide et coopération, progrès social et démocratie — il voit mal comment cette donnée pourrait être contrôlée aux frontières.

«Contrairement à ce que François Legault pense, il n’y a aucune façon de vérifier au point d’entrée si quelqu’un dit qu’il est d’accord avec ces valeurs-là mais que, dans les faits, je suis pour un système de valeurs complètement différent», a-t-il dit à propos du chef de la Coalition avenir Québec.

Interrogé sur sa crédibilité en matière d’économie, M. Lisée a évoqué le fait d’avoir travaillé auprès de son père dans les commerces de ce dernier dans les domaines de l’hôtellerie, de la restauration, de l’alimentation et de l’immobilier, et qu’il a été ministre du Commerce extérieur en plus d’avoir traité d’économie dans plusieurs ouvrages.

«Je suis un généraliste qui me suis beaucoup intéressé à ces questions-là et je pense que j’en sais plus sur l’économie que le neurochirurgien qui nous gouverne», a-t-il laissé tomber, en faisant référence au premier ministre Philippe Couillard, qu’il a par ailleurs vertement critiqué pour sa gestion économique.

Il a aussi indiqué qu’il avait l’intention de bien s’entourer d’experts en la matière et de consulter ceux qui s’y connaissent, dont son ancien chef, Pierre Karl Péladeau.

«Je ne me priverai pas des conseils ad hoc de Pierre Karl Péladeau s’il le souhaite et je vais les solliciter, bien sûr», a dit celui qui s’était fait conspuer pour ses propos très critiques à l’endroit de M. Péladeau, dont il avait qualifié la situation inédite de grand propriétaire de médias et chef de parti de «bombe à retardement».

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