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Lisée reconnaît que ses positions causent des remous

Parti Quebecois leadership candidate Jean-Francois Lisee speaks during a leadership debate in Montreal, Sunday, September 25, 2016. THE CANADIAN PRESS/Graham Hughes Photo: Graham Hughes/La Presse canadienne
Alexandre Robillard, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Le candidat à la direction péquiste Jean-François Lisée a reconnu, mardi, que ses positions en matière d’immigration peuvent causer des remous.

M. Lisée a cependant insisté sur l’effet passager de ces turbulences, attribuables selon lui à une «rectitude politique» qu’il rejette.

«Je suis le seul à dire que 50 000 immigrants par année, c’est l’échec pour eux et pour nous, a-t-il dit en point de presse. Alors oui, oser dire les vraies choses, confronter les vrais sujets, ça suscite des réactions, parfois des incompréhensions, ma réponse est de continuer à le faire et à expliquer.»

M. Lisée a insisté sur l’importance que la course permette à chaque candidat de présenter son plan en matière d’immigration.

«Au global, malgré les remous que ça peut créer d’un jour à l’autre, les gens voient que je suis ferme, que je suis nuancé et que je ne me laisse pas intimider, a-t-il dit. Je pense que ce que je propose est pour le bien commun et la rectitude politique ne va pas m’empêcher de proposer des mesures pour le bien commun.»

Le député péquiste Maka Kotto, partisan du candidat à la chefferie Alexandre Cloutier, a estimé mardi que M. Lisée avait fait preuve d’imprudence dans ses interventions sur l’immigration et la laïcité, au cours des dernières semaines.

«M. Lisée, je le connais, ce n’est pas un raciste, ce n’est pas un xénophobe, mais il y a ici quelque chose que je qualifierais d’imprudent d’amener le débat dans le contexte d’une course, a-t-il dit. C’est des sujets qui soulèvent des passions, qui peuvent déraper.»

Lundi, M. Lisée a précisé qu’il faudrait accorder la priorité aux immigrants recrutés dans le cadre de foires de l’emploi, qui peuvent s’intégrer plus facilement au marché du travail.

M. Kotto, qui est lui-même d’origine camerounaise, a reproché à M. Lisée d’avoir utilisé le terme «d’immigration parfaite» pour décrire cette façon de procéder.

«Je ne m’inscris pas dans cette vision d’immigration parfaite, a-t-il dit. Ça, c’est le genre de choses dont on peut débattre, mais pas dans le cadre d’une course.»

M. Cloutier a quant à lui affirmé que les questions d’immigration peuvent faire partie des débats d’une course à la direction.

«C’est un enjeu qui peut être discuté, a-t-il dit. Maintenant, je pense qu’il y a eu certains propos qui ont été malhabiles.»

Mardi, M. Lisée a affirmé que ses propos de la veille avaient été déformés et il a invité M. Kotto à aller «à la source».

Le candidat s’est défendu d’avoir fait preuve de fermeture en affirmant sa préférence pour l’immigration de travailleurs qualifiés de tous les pays.

«Ma vision, elle est globale, elle n’est pas centrée sur qui que ce soit, sauf la qualité de l’immigrant, sa volonté de s’intégrer et d’apprendre le français et son adaptation à l’emploi, a-t-il dit. Lorsque j’ai parlé d’immigration parfaite, j’ai donné précisément les cas où ce sont des employeurs qui trouvent un Néo-Québécois pour l’emmener directement en emploi, l’intégrer dans le milieu peu importe d’où cette personne vienne.»

M. Lisée, seul candidat à remettre en question les seuils d’immigration au Québec, a dû retirer ses propos sur les réseaux sociaux après avoir associé l’imam autoproclamé Adil Charkaoui à la campagne de M. Cloutier, il y a près de deux semaines.

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