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Le Parlement se prononcera sur l'Accord de Paris

Environment and Climate Change Minister Catherine McKenna speaks to reporters following a caucus meeting on Parliament Hill in Ottawa on Wednesday, Sept 28, 2016. THE CANADIAN PRESS/Sean Kilpatrick Photo: THE CANADIAN PRESS
Mélanie Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le gouvernement canadien ratifiera vraisemblablement l’Accord de Paris sur les changements climatiques la semaine prochaine.

La semaine s’ouvrira à la Chambre des communes avec un débat sur l’entente en prévision d’un vote sur la ratification mercredi.

L’issue de ce vote ne fait aucun doute: d’abord, les libéraux sont majoritaires en Chambre, et ensuite, les néo-démocrates et les bloquistes semblent enclins à dire oui à Paris.

Les formations d’opposition déplorent cependant à l’unisson qu’on leur demande de plébisciter l’accord alors que le gouvernement n’est pas encore parvenu à s’entendre sur un plan d’action avec les provinces et les territoires.

La ministre fédérale de l’Environnement et du Changement climatique, Catherine McKenna, s’est néanmoins défendue, vendredi, de leur demander de signer un chèque en blanc.

«Le premier ministre (Justin Trudeau) et tous les premiers ministres des provinces et territoires ont dit qu’ils reconnaissent l’Accord de Paris», a-t-elle insisté en mêlée de presse.

Et même si la motion passera probablement comme une lettre à la poste, le gouvernement tenait à ce qu’elle soit débattue entre parlementaires, a expliqué Mme McKenna.

«Je suis heureuse qu’on ait un débat parce qu’on veut démontrer au monde qu’on sait que le Canada doit (agir) sur les changements climatiques et qu’on doit atteindre nos obligations internationales», a-t-elle soutenu.

Au Parti conservateur, on n’a pas encore pris de décision finale sur le vote.

La leader parlementaire Candice Bergen a affirmé vendredi, en mêlée de presse, que son parti appuyait l’Accord de Paris et qu’elle ne pouvait «concevoir qu’on vote contre».

Elle a cependant ouvert la porte à un rejet de la motion de ratification.

«Si (une taxe carbone) est leur seul plan pour atteindre les objectifs de l’entente, il sera difficile pour nous d’appuyer cela», a prévenu Mme Bergen.

Du côté des néo-démocrates et des bloquistes, on penche vers un vote en faveur de la motion.

«Ne punissons pas le monde en parlant contre ce qui a été fait à Paris parce que les libéraux n’ont pas été capables de livrer la marchandise», a justifié le député néo-démocrate Matthew Dubé.

Mais s’ils votent oui, les députés du Nouveau Parti démocratique (NPD) le feront en se pinçant le nez, a-t-il signalé en point de presse dans le foyer des Communes.

«C’est certain qu’on appuie les objectifs, mais pour se rendre à ces objectifs, il faut avoir un plan, et il n’y en a pas. En fait, il y en a un, c’est le plan de Stephen Harper, et clairement, on a vu que ça ne fonctionnera pas si on veut atteindre les objectifs de Paris», a dit M. Dubé.

Le son de cloche est le même du côté du Bloc québécois.

«Il faut bien le ratifier, là, c’est clair. (…) On va voter sûrement pour ratifier l’Accord de Paris, mais on va demander un plan», a indiqué en mêlée de presse la députée Monique Pauzé.

Le débat parlementaire s’amorcera lundi, alors qu’au même moment, Catherine McKenna rencontrera ses homologues provinciaux et territoriaux à Montréal pour discuter d’un plan visant à permettre au pays de respecter ses engagements en vertu de cet accord.

La ministre fédérale a déjà indiqué qu’Ottawa imposera un prix minimum national sur le carbone si les provinces n’adoptent pas leur propre taxe ou ne créent une bourse sur le carbone. La Nouvelle-Écosse, la Saskatchewan et les territoires s’y opposent.

La députée Pauzé a exhorté le fédéral à ne pas se mêler du marché du carbone dont fait partie le Québec en imposant un prix plancher ou plafond, ce qui irait à l’encontre du principe de fonctionnement de ce système.

«Qu’on laisse le Québec faire ce qu’il fait très bien depuis longtemps, a-t-elle tranché. On ne devrait pas avoir d’imposition qui se fasse par le gouvernement fédéral là-dessus.»

Après les avoir critiquées, le gouvernement libéral a finalement décidé de maintenir les cibles de réduction de gaz à effet de serre établies par le précédent gouvernement conservateur, soit 30 pour cent en deçà du niveau de 2005 d’ici à 2030.

Selon une étude de l’Institut Pembina publiée cette semaine, les émissions du Canada ont diminué de 2 pour cent en dessous des niveaux de 2005, mais elles ont augmenté de 20 pour cent au-dessus des niveaux de 1990.

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