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Des bases militaires dans un état lamentable

Lee Berthiaume, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Un audit à la Défense nationale montre que plusieurs bases militaires du Canada tombent en ruines en raison d’un sous-financement chronique de l’entretien et des réparations.

L’audit, publié récemment sur le site web du ministère, conclut que les risques de pannes électriques, de refoulement d’égouts et d’autres perturbations dans les bases militaires devraient croître. De telles perturbations mettent la poursuite des activités en péril, de même que la santé et le bien-être des gens résidant ou travaillant sur ou à proximité des bases.

Le budget libéral en mars prévoyait plus de 200 millions $ sur deux ans pour réaliser des travaux notamment dans les entrepôts pour les avions, les jetées des embarcations et les logements pour militaires à travers le pays.

Mais cette somme n’apportera pas de solutions aux problèmes soulevés par les vérificateurs, qui s’attardent aux éléments de base pour exploiter des installations militaires, tels que les routes et les systèmes de chauffage, d’eau potable, et des égouts, a confirmé la porte-parole de la Défense nationale Ashley Lemire.

Ajoutant à la complexité de la situation, les bases militaires ont souvent peu ou pas d’informations sur l’état de ces systèmes, en partie à cause d’une piètre tenue de dossiers, mais aussi parce que des vérifications des infrastructures ne sont pas effectuées de façon régulière.

Par conséquent, le ministère ignore combien de centaines de millions de dollars — voire des milliards — il en coûtera pour réparer ou remplacer les installations délabrées, dont plus de la moitié ont déjà dépassé leur vie utile de 50 ans.

Mme Lemire a affirmé que le ministère changeait sa manière de gérer son vaste portefeuille. Cela inclut une centralisation des pouvoirs à Ottawa.

«Le gouvernement du Canada s’est engagé à équiper les membres des Forces armées canadiennes des ressources nécessaires pour accomplir leur travail et pour améliorer les installations où ils vivent, travaillent et poursuivent leur apprentissage», a dit Mme Lemire par courriel.

«Le nouveau modèle centralisé continuera d’être amélioré afin de mieux soutenir la gestion des biens immobiliers, incluant les ouvrages municipaux», a-t-elle poursuivi.

Le Canada dépense moins d’un pour cent de son produit intérieur brut dans la défense après plusieurs années de cure minceur par le précédent gouvernement conservateur. Il s’agit d’un taux parmi les plus bas des pays de l’OTAN, qui ont tous convenu d’une cible de deux pour cent.

Les libéraux, qui sont en cours d’élaboration d’une nouvelle politique de la défense, ont refusé de dire s’il y avait des sommes additionnelles pour les militaires dans un horizon rapproché.

En 2008, des responsables de la défense ont établi un certain nombre d’objectifs de dépenses en ce qui a trait au remplacement, de même qu’à l’entretien et aux réparations des infrastructures existantes. Néanmoins, les vérificateurs ont démontré que les responsables n’avaient pas atteint ces objectifs au cours des cinq dernières années «en raison de ressources limitées».

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