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Ottawa signe une déclaration sur les drones armés

OTTAWA — Le Canada s’est joint à des dizaines d’autres pays en appelant à des règles plus claires sur la vente et l’usage de drones armés, alors même que le gouvernement fédéral tente de déterminer si l’armée canadienne devrait acquérir de telles armes.

Le département d’État américain a dévoilé une déclaration commune, mercredi, signée par le Canada et 44 autres pays, établissant cinq principes généraux sur l’exportation et l’utilisation de véhicules aériens sans pilote.

Ceux-ci incluent l’accent mis sur l’importance du droit international, du respect des lois existantes sur le contrôle des armes et de la transparence en ce qui a trait à l’usage des drones.

La déclaration devrait être le point de départ de l’établissement de règles et de normes claires et définitives pour encadrer ce qui est déjà un usage de plus en plus courant par les armées à travers le monde.

Une porte-parole d’Affaires mondiales Canada, Jessica Séguin, a dit par communiqué que la participation du Canada démontrait les «efforts du pays envers le commerce légitime des biens militaires».

Bien que le Canada ait ajouté sa signature, on ignore encore si le pays fera l’acquisition de drones armés. Depuis plus de dix ans, des études et de hauts commandants en suggèrent l’utilisation.

La porte-parole du ministre de la Défense Harjit Sajjan, Jordan Owens, a indiqué que cela ferait partie des éléments envisagés dans la révision de la politique de la défense, dont les résultats ne sont pas attendus avant l’année prochaine.

L’armée canadienne a utilisé des drones par le passé. Des véhicules aériens sans pilote de conception française et israélienne ont été utilisés durant la guerre en Afghanistan, et le gouvernement a annoncé en août qu’il dépenserait 14,2 millions $ pour acheter cinq drones américains. Mais ceux-ci n’étaient pas armés et étaient utilisés à des fins de surveillance.

De hauts commandants ont déjà manifesté leur désir d’obtenir des drones armés.

S’adressant aux médias en mars, le chef d’état-major de la défense, Jonathan Vance, a affirmé que la surveillance était importante, «mais que (l’armée) veut aussi être en mesure de contribuer aux frappes».

«À mon avis, cela n’a guère de sens d’avoir un drone qui peut repérer un danger, mais qui ne peut pas frapper si nécessaire», a-t-il fait valoir.

Toute acquisition de drones armés par l’armée canadienne risque de susciter la controverse. En plus des inquiétudes sur la déshumanisation de la guerre, certains ont remis en doute la fiabilité des frappes de drones.

La Maison-Blanche affirme que 116 civils ont été tués dans 473 frappes de drones depuis que le président américain Barack Obama a pris le pouvoir en 2009.

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