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Trudeau blâme les conservateurs, Dion s’explique

Minister of Foreign Affairs Stephane Dion responds to a question during question period in the House of Commons on Parliament Hill in Ottawa on Friday, May 13, 2016. THE CANADIAN PRESS/Sean Kilpatrick Photo: Archives Métro
Mélanie Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Les conservateurs n’ont qu’eux-mêmes à blâmer si le cas d’une mère dont les enfants sont pris en Iran est si compliqué à régler, a accusé vendredi Justin Trudeau.

Le dossier d’Alison Azer, qui craint pour la sécurité de ses enfants enlevés par son ex-mari il y a 14 mois, a semé la bisbille entre l’opposition et le gouvernement.

C’est un geste posé jeudi en Chambre par le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, qui a mis le feu aux poudres.

Alors que le député conservateur Michael Cooper soulevait en Chambre le cas de Mme Azer, il a fait un pouce vers le bas, ce qui a fait rugir les conservateurs.

Invité à se prononcer sur l’affaire, vendredi matin, le premier ministre Trudeau a soutenu que son gouvernement travaillait extrêmement fort sur ce «cas bouleversant» depuis son élection.

Il est ensuite passé à l’offensive, plaidant que la décision du gouvernement Harper de rompre en 2012 les liens diplomatiques avec Téhéran compliquait sérieusement la donne.

«Il serait nettement plus facile de faire avancer ces dossiers si le précédent gouvernement n’avait pas pris la décision, pour des raisons politiques et idéologiques, de fermer (notre ambassade) en Iran», a fait valoir M. Trudeau en marge d’une annonce à Toronto.

Il a pris soin de noter que sous sa gouverne, deux Canadiens qui étaient détenus à l’étranger — Kevin Garratt (Chine) et Homa Hoodfar (Iran) — ont pu rentrer au bercail.

Le premier ministre n’a pas commenté directement le geste posé par son diplomate en chef la veille à la Chambre des communes.

«Je pense que lorsqu’on est animé d’une telle passion à aider une famille, on s’inquiète de l’exploitation à des fins politiques de ce type de situation», a-t-il offert.

Le ministre Dion a aussi invoqué la passion pour expliquer le mouvement de son pouce.

Le geste n’a pas été capté par les caméras des Communes, qui filment seulement les députés lorsqu’ils se lèvent pour prendre la parole ou des plans larges de la salle.

«J’ai laissé une émotion sortir de moi, une indignation devant la politicisation dont fait l’objet ce cas par certains membres de l’opposition, qui nuit au cas auquel je tiens beaucoup», a-t-il plaidé en mêlée de presse.

Peu avant, en Chambre, en réponse à une question du député Cooper, il s’était dit «désolé que certains aient pu croire qu’il était dirigé vers Mme Azer» et que «ce n’était évidemment pas le cas».

Le geste posé par Stéphane Dion a profondément offusqué Alison Azer, qui assistait à la période des questions du haut des tribunes, jeudi.

À l’issue de la séance, elle est sortie avec quelques députés conservateurs pour le dénoncer en point de presse.

Les explications fournies vendredi par le ministre des Affaires étrangères n’ont aucunement satisfait le député Cooper.

L’élu albertain s’est par ailleurs dit «en désaccord» avec la critique formulée par le premier ministre Trudeau à l’endroit du gouvernement de Stephen Harper.

«Je ne crois pas que certaines des actions entreprises par le précédent gouvernement dans le dossier des relations canado-iraniennes aient quoi que ce soit à voir avec la résolution de la situation de la famille Azer», a soutenu M. Cooper en mêlée de presse.

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