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Une mine abandonnée menacée de démolition

Morgan Lowrie, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Une «spectaculaire» mine abandonnée en Outaouais attire tant de visiteurs que le gouvernement québécois envisage de la démolir, affirme un groupe des citoyens.

La mine Wallingford-Back, à Mulgrave-et-Derry, est populaire auprès de ceux qui viennent y nager ou ramer dans ses eaux turquoise en toute illégalité depuis plusieurs années.

Mais en raison de la hausse récente du nombre de ces «touristes», le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles a demandé à la municipalité régionale de comté de Papineau de choisir parmi deux solutions: la mise en valeur de la mine par un projet récréotouristique ou la «sécurisation définitive» de l’endroit par sa démolition.

Une des dirigeantes du Regroupement des amis de la mine Back, Chantal Crête, affirme que l’endroit est devenu «victime de sa propre beauté».

«C’est éblouissant! s’exclame-t-elle. La mine est remplie d’une eau turquoise à cause des ouvertures qui font refléter le soleil sur les parois rocheuses. Il est dur à croire qu’on a quelque chose d’aussi beau aussi près de chez nous.»

L’ancienne mine de quartz et de feldspath a été fermée en 1972.

Mme Crête, qui est conseillère municipale à Lac-Simon, a dit qu’un grand nombre d’articles, de photographies et de vidéos publiés sur les réseaux sociaux ont provoqué une hausse des visiteurs. Mais l’endroit n’est pas du tout aménagé et ceux qui s’y rendent courent certains risques. Les visiteurs constituent aussi une nuisance pour la petite ville de Mulgrave-et-Derry, situés à environ 70 km au nord-est de Gatineau.

La mine étant fermée, il n’y a pas de poubelles ou de toilettes. Les véhicules des visiteurs bloquent souvent la petite route étroite y menant, note Mme Crête.

Son groupe a lancé une pétition pour persuader le gouvernement de mettre en valeur le site comme un lieu touristique.

«Cela n’a pas de bon sens de détruire un site d’une si grande beauté qui représente un si grand potentiel parce qu’on n’est pas capable de trouver une solution à un problème d’achalandage», souligne-t-elle.

Un porte-parole du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles a confirmé qu’une demande a été formulée à la MRC.

La sécurisation des lieux consiste à «s’assurer que les voûtes ne soient plus accessibles en dynamitant les piliers des surfaces», indique Sylvain Carrier, dans un courriel.

Mettre en valeur un projet récréotouristique nécessiterait de créer un groupe de travail qui établirait un plan d’affaire viable et d’accepter les responsabilités financières et civiles de en regard de la sécurité des lieux.

«Le ministère a demandé aux intervenants régionaux de l’informer sur l’option qu’ils souhaitent privilégier, ajoute M. Carrier. Le ministère leur a également offert de les accompagner afin de mettre en place une table de concertation pour un projet récréotouristique.»

M. Carrier dit que les lieux sont présentement dangereux. Des pierres peuvent tomber, une paroi peut s’effondrer, les visiteurs peuvent se noyer. Sans oublier les voitures stationnées qui bloquent l’accès des lieux aux véhicules d’urgence.

Selon le groupe de Mme Crête, les études démontrent que la mine est sûre sur le plan structurel. Quant aux autres problèmes entourant le site, ils sont gérables. Il propose la construction d’un nouveau chemin et d’un nouveau stationnement qui assureront un meilleur accès sans déranger les résidants.

Selon la page Facebook du Regroupement, la pétition, lancée la semaine dernière, comptait plus de 4000 signatures, samedi soir.

La MRC devrait formuler ses recommandations à la mi-octobre.

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