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La CAQ veut faire témoigner Yvon Nadeau

Quebec Transport Minister Laurent Lessard responds to the Opposition during question period Wednesday, September 21, 2016 at the legislature in Quebec City. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot Photo: Archives Métro
Jocelyne Richer, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — La Coalition avenir Québec (CAQ) n’entend pas lâcher prise relativement aux allégations de conflit d’intérêts visant le ministre des Transports, Laurent Lessard.

Déterminée à tirer l’affaire au clair, la CAQ va tenter de convoquer en commission parlementaire l’ex-employé du ministre Lessard au coeur de la controverse, Yvon Nadeau, qui dirigeait, en parallèle à ses occupations politiques, des entreprises cherchant à obtenir l’aide financière du gouvernement.

Le député caquiste de Borduas, Simon Jolin-Barrette, a expédié une lettre mardi au président de la Commission de l’agriculture, de l’énergie et des ressources naturelles, pour lui demander de permettre aux parlementaires d’entendre les explications de M. Nadeau et celles du ministre Lessard.

La majorité des membres de la commission étant des députés libéraux, la demande pourrait bien ne pas avoir de suites, si ces derniers choisissent de ne pas mettre le ministre des Transports encore plus dans l’embarras qu’il ne l’est depuis des semaines.

Mais les libéraux doivent y donner suite «par mesure de transparence», a fait valoir M. Jolin-Barrette, en entrevue téléphonique.

«S’ils font preuve de leadership ils vont accepter le mandat», selon le député qui mise sur le fait que les députés libéraux en ont assez de se faire reprocher d’avoir «l’éthique élastique».

M. Nadeau, un ami personnel de longue date du ministre, a occupé des postes de direction au sein des entreprises Pyrobiom Énergies et Innoltek, tout en étant à l’emploi du bureau de circonscription de M. Lessard pendant des années.

La CAQ cherche à savoir si le ministre Lessard a joué un rôle pour influencer les décisions, alors que ces entreprises cherchaient à recevoir l’aide de l’État, et si M. Nadeau a pu ainsi jouir d’un traitement de faveur.

L’entreprise Pyrobiom Énergies, appartenant à Yvon Nadeau, a reçu une subvention de 3 millions $ en 2015.

En plus de diriger Pyrobiom Énergies, M. Nadeau s’occupait notamment du développement des affaires et siégeait au conseil d’administration d’Innoltek, une entreprise qui cherchait à obtenir du gouvernement des avantages fiscaux. Innoltek, une entreprise issue d’Oléoteck, un centre de transfert de technologie affilié au Cégep de Thetford Mines, a reçu 5 millions $ du gouvernement en 2011.

Il faut savoir si ces sommes ont été attribuées «selon les règles en vigueur», a ajouté M. Jolin-Barrette, qui veut aussi entendre les témoignages des fonctionnaires qui ont traité ces dossiers, et qui pourront dire, le cas échéant, s’ils ont reçu des commandes politiques.

Quant à lui, le ministre Lessard doit fournir des réponses plus précises et plus élaborées que ce qu’il a fourni jusqu’à maintenant, selon le député qui affirme que la population est «tannée du copinage».

Depuis le début, le ministre Lessard plaide l’innocence, estimant n’avoir rien à se reprocher, et persuadé qu’il n’a enfreint aucune loi, ni aucune règle.

Le Commissaire à l’éthique étudie le dossier et doit présenter un rapport.

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