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Des Chinois en visite au Cirque du Soleil

Photo: Chantal Levesque/Métro
Stéphanie Marin, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Les astres se sont alignés pour le Cirque du Soleil. Alors qu’il a fait de la Chine sa priorité de développement, un groupe de puissants gens d’affaires chinois visitait son siège social, lundi après-midi à Montréal, pendant que des projets diversifiés sont dans ses cartons pour intéresser ce pays d’Asie, dont un parc thématique et un concept de dîner-spectacle.

Cette première visite du très exclusif China Entrepreneur Club — souvent qualifié de club de milliardaires — offre des occasions uniques aux entreprises d’ici.

Elle survient dans la foulée de la visite en Chine du premier ministre Justin Trudeau, qui cherche à tisser des liens avec les politiciens et les gens d’affaires chinois, a souligné en entrevue le président et chef de la direction du Cirque du Soleil, Daniel Lamarre.

«Ça ne pouvait tomber à un meilleur moment pour nous», a-t-il affirmé.

Celui-ci trace par ailleurs un bilan «extrêmement positif» de l’apport du conglomérat chinois Fosun, qui est devenu un actionnaire minoritaire (20 pour cent des parts) du Cirque il y a un peu plus d’un an, en avril 2015.

Il a «apporté des retombées très concrètes» pour l’entreprise circassienne, dit-il. Les autres actionnaires sont l’investisseur américain TPG à 60 pour cent, la Caisse de dépôt et placement à 10 pour cent et le fondateur du Cirque, Guy Laliberté, qui a conservé 10 pour cent des parts.

«Ça nous ouvre beaucoup plus grandes les portes de la Chine», juge M. Lamarre.

Fosun a aussi aidé le Cirque à ouvrir un bureau d’affaires à Shanghai, témoignant de ses efforts pour percer ce marché de plus d’un milliard d’habitants, où la classe moyenne vit une fabuleuse croissance.

M. Lamarre indique que le Cirque a sept et même huit projets «sérieux» en voie de développement.

Et il prévoit bientôt avoir deux spectacles en tournée en Chine, dont «Toruk», inspiré du film à succès «Avatar» qui a cartonné en Chine, dès la fin de 2017, qui devrait servir à asseoir la marque du Cirque. Il y aura aussi un spectacle permanent à Hangzhou dès 2018. Celui-ci, «une rencontre entre l’Est et l’Ouest», a été conçu spécialement pour le public chinois et sera présenté en première là-bas.

Tout cela va aider à élever la notoriété du Cirque en Chine, croit M. Lamarre.

Le Cirque évalue comment amener des spectacles en salles dans une dizaine de villes, et, dans un horizon de cinq à sept ans, il cherchera à avoir cinq spectacles permanents, a-t-il confié en entrevue.

«Il y a en Chine un potentiel de développement extraordinaire», a indiqué le président, qui dit essayer de multiplier les contacts là-bas.

Des investisseurs chinois se sont aussi montrés intéressés au concept de dîner-spectacle «Joyà» conçu par le Cirque du Soleil et actuellement présenté au Mexique. Le président indique que beaucoup de groupes chinois sont allés voir «Joyà», et d’autres sont allés jeter un oeil aux spectacles à Las Vegas.

«Il y a un dynamisme qui est en train de se créer entre la Chine et le Cirque.»

Il est aussi question de la création d’un parc thématique en sol chinois, vu son engouement pour ce genre de projet, fait-il valoir. Certaines discussions ont déjà eu lieu avec des entreprises chinoises, mais la rencontre de lundi après-midi offre une occasion unique: on n’a jamais eu autant de partenaires et investisseurs potentiels en un seul endroit, a indiqué M. Lamarre, peu avant d’aller les rejoindre.

Il dit avoir l’intention d’utiliser ce forum pour faire valoir les différents types de projets et de spectacles offerts par le Cirque du Soleil.

Son entreprise est déjà impliquée dans un parc thématique à Nuevo Vallarta, au Mexique, qui doit être prêt vers la fin de 2018. Le cirque développe tout le contenu, la trame narrative et les aspects artistiques. Mais avec un projet en licence, on ne prend pas de risque financier, dit-il, soulignant qu’une formule similaire devrait être utilisée en Chine.

Pour le moment, l’entreprise ne prévoit pas croître en acquérant d’autres cirques, a répondu M. Lamarre lors de l’entrevue. «Ce n’est pas dans nos objectifs à court terme.» Il dit plutôt être à la recherche de partenariats pour certains projets.

Le cirque québécois tentait de percer en Chine depuis un bon moment, dans un pays qui a déjà une solide tradition circassienne et où les cirques sont trop nombreux pour être comptés. Des spectacles avaient été présentés en 2007 à Shanghai, puis un spectacle permanent s’était installé en 2008 dans le territoire chinois de Macao, mais avait pris fin prématurément en 2012, les promoteurs peinant à remplir la salle.

«Macao, ce n’est pas la Chine», résume-t-il en entrevue. Il s’agit d’un endroit isolé, où les gens se rendent d’abord et avant tout pour les casinos, offre-t-il en guise d’explication. Il vise maintenant la Chine continentale, qui est «un vrai marché de consommateurs».

Le China Entrepreneur Club a entamé dimanche une visite de huit jours au Canada, et se rendra visiter de nombreuses entreprises.

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