Soutenez

Les conservateurs espèrent garder leur bastion

Jeff McIntosh / La Presse Canadienne Photo: Jeff McIntosh

MEDICINE HAT, Alb. — Les conservateurs espèrent rallier leur base traditionnelle à l’occasion de l’élection partielle dans une circonscription du sud de l’Alberta qui n’a pas élu de député libéral depuis 48 ans.

Les électeurs de Medicine Hat-Cardston-Warner sont convoqués aux urnes, lundi, pour choisir un remplaçant au défunt député Jim Hillyer, qui a été terrassé par une crise cardiaque dans son bureau du Parlement plus tôt cette année.

La circonscription, autrefois appelée Medicine Hat, a été renommée après le redécoupage de la carte électorale, en 2012.

Le premier ministre Justin Trudeau a visité la circonscription plus tôt ce mois-ci afin d’aider le candidat libéral Stan Sakamoto, un homme d’affaires de la région. Le passage de M.Trudeau avait attiré quelque 2500 personnes.

Lori Williams, une professeure de sciences politiques de Calgary, croit que les chances des libéraux sont minces, malgré la popularité de Justin Trudeau. Le Parti libéral n’a élu que cinq députés sur 34 dans la province à la dernière élection fédérale.

Mme Williams reconnaît que Justin Trudeau suscite l’attrait, mais elle rappelle que le candidat conservateur a été élu en obtenant 67 pour cent des voix en 2015, alors que les libéraux ne s’étaient contentés que de 26 pour cent.

La spécialiste a expliqué que les libéraux pouvaient investir plus de ressources dans la circonscription parce qu’il s’agit d’une élection partielle. Le fait d’avoir un député potentiellement ministrable pourrait toutefois influencer les électeurs à opter pour le changement cette fois-ci, a-t-elle suggéré.

«Pour toutes ces raisons, les libéraux ont de meilleures chances de gagner que dans des élections générales, mais il y a quand même peu de chances», a-t-elle soutenu.

Le dernier député libéral élu dans cette circonscription était Bud Olson. Il s’était fait élire sous la bannière du Crédit social à l’origine, mais il a passé chez les libéraux en cours de route, avant de se faire réélire avec le Parti libéral de Pierre Eliott Trudeau en 1968.

M. Olson a été défait en 1972, et la circonscription a, depuis, choisi des députés du Parti progressiste-conservateur, du Parti réformiste, de l’Alliance canadienne, puis du Parti conservateur du Canada.

Or, le candidat conservateur Glen Motz ne tient rien pour acquis. «Ce n’est pas fini tant que le dernier vote n’a pas été compté. Notre équipe part de l’idée (…) que nous sommes en dernière place. Et nous travaillons avec cette idée jusqu’à ce que les bureaux de scrutin ferment», a expliqué M. Motz, un policier à la retraite âgé de 58 ans.

M. Sakamoto, âgé de 66 ans, a reconnu avoir voté pour le progressiste-conservateur Bob Porter par le passé, mais c’était d’abord un appui à l’homme, pas au parti.

Il s’est souvenu de la visite de Pierre Eliott Trudeau lorsqu’il était adolescent. «Il participait à un rassemblement à l’époque avec Bud Olson… J’ai été accroché par cette foule et ce message d’espoir», a-t-il relaté.

«Notre ancien premier ministre (Stephen Harper), qui vit à deux heures et demie de route, n’est jamais venu une fois ici. Pas une seule fois en dix ans. Il y a un sentiment que nous sommes un coin oublié», a-t-il ajouté.

Les quatre autres candidats à l’élection partielle sont Bev Waege, du Nouveau Parti démocratique, Rod Taylor, du Parti de l’héritage chrétien, le libertarien Sheldon Johnston et Kayne Cooper, du Parti rhinocéros.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.