Moins d’appareils de loterie vidéo, promet Leitão
Le seuil de 12 000 appareils de loterie vidéo (ALV) qui est actuellement en vigueur au Québec sera abaissé, a promis lundi le ministre des Finances, Carlos Leitão, sans toutefois préciser son objectif.
«Nous diminuerons le nombre d’appareils jusqu’à un certain seuil qui sera déterminé en collaboration avec Loto-Québec, la [Régie des alcools, des courses et des jeux] RACJ et la santé publique», a mentionné M. Leitão. Il a précisé qu’aucun nouvel ALV serait ajouté aux 11 600 déjà en circulation. «Nous allons diminuer le nombre d’appareils en ciblant prioritairement les secteurs plus vulnérables ou les sites plus problématiques», a-t-il annoncé dans une commission parlementaire sur la question réclamée par le député de Granby, le caquiste François Bonnardel.
Ce dernier s’est dit déçu que le gouvernement n’ait pas de cible ni d’échéancier et que la décision soit prise «en vase clos avec Loto-Québec». Il déplore aussi le contournement des règles socioéconomiques censées protéger les personnes les plus vulnérables au jeu compulsif. «Vous avez un quartier comme Pont-Viau, à Laval, que certains considèrent un quartier défavorisé, malheureusement, qui a le plus grand nombre d’appareils de tout le Québec, 5,3 par 1 000 habitants», a-t-il cité en exemple, rappelant que la limite est fixée à 2 par 1 000 habitants.
Selon M. Bonnardel, la fondation Mise sur toi, qui s’occupe de la sensibilisation au jeu responsable, doit devenir indépendante de Loto-Québec. «En 2012, le jeu excessif est devenu sous la responsabilité de Loto-Québec, une vice-présidence responsable du jeu responsable, et c’est un peu particulier de savoir qu’en 2016 Loto-Québec s’autoréglemente», a-t-il estimé.
Sans fermer la porte, le ministre Leitão n’a pas paru très chaud à l’idée de sortir Mise sur toi de la société d’État. «On pourra regarder ça», a-t-il dit.
À la fin du mois de septembre, Loto-Québec a indiqué que la limite d’ALV par établissement serait probablement abolie par le gouvernement. C’est cette nouvelle qui a relancé le débat sur ces appareils à l’Assemblée nationale.