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Les Canadiens affamés de données sans fil

Photo: Archives Métro
Julien Arsenault, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — La popularité des services de diffusion en ligne comme Netflix et Spotify a contribué à faire bondir de 44 pour cent la consommation de données internet sans fil des Canadiens l’an dernier, selon le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC).

Dans un rapport publié mercredi, l’organisme fédéral note également une tendance similaire du côté de l’internet résidentiel, où la consommation de données a affiché une progression de 40 pour cent.

«Notre rapport révèle la place critique que les services en ligne et sans fil occupent dans le quotidien des Canadiens, affirme le président du CRTC, Jean-Pierre Blais. Cette tendance ne fera qu’augmenter au cours des prochaines années.»

L’étude du CRTC fait partie du Rapport de surveillance des communications 2016, dont les conclusions de la première partie ont été dévoilées mardi.

En 2015, la consommation mensuelle moyenne des abonnés à un service internet résidentiel s’est chiffrée à 93 gigaoctets, souligne le CRTC, ajoutant que les deux tiers des Canadiens paient pour un forfait leur permettant de consommer au moins 100 Go par mois.

«Cela confirme un changement dans la façon de consommer les contenus, souligne Andrew Popliger, associé en certification, technologie, information, communications et divertissement chez PwC. Même quand ils regardent la télévision, les gens ont souvent aussi les yeux sur un deuxième écran comme une tablette ou leur téléphone intelligent.»

La quasi-totalité des ménages — environ 98 pour cent — a maintenant accès à internet haute vitesse, soit une capacité de téléchargement d’au moins cinq mégabits par secondes. En tenant compte des appareils mobiles, cette proportion atteint 99,5 pour cent à l’échelle nationale.

M. Popliger estime que la consommation grandissante de données continuera d’accroître la pression sur des fournisseurs comme Québecor (TSX:QBR.B), Bell (TSX:BCE), Rogers (TSX:RCI.A) et Telus (TSX:T). Ceux-ci, en plus de participer aux enchères du gouvernement fédéral dans l’espoir d’acquérir de nouvelles licences de spectre, doivent investir dans leurs infrastructures existantes.

La popularité croissante des services sans fil fait en sorte que 73 pour cent des Canadiens possèdent un téléphone intelligent, alors que 52 pour cent ont une tablette électronique. L’an dernier, 74 d’entre eux étaient abonnés à un forfait de données, comparativement à 67 pour cent en 2014.

Sans surprise, les moins de 30 ans représentent ceux qui dépensent le plus pour des services mobiles sans fil, avec une moyenne mensuelle de 114,42 $ en 2015. À l’inverse, les 65 ans et plus n’ont consacré que 33,30 $ de leur budget mensuel à ces services au cours de la même période.

La consommation grandissante de données a eu des répercussions sur les services filaires, puisque selon le CRTC, les fournisseurs ont constaté un recul de 800 000 abonnés l’an dernier, comparativement à un gain de 1 million d’abonnés pour les services sans fil.

En contrepartie, le nombre d’abonnés aux services sans fil a avancé d’un million pour s’établir à 30 millions, ce qui représente une hausse de 3,4 pour cent comparativement à 2014.

En dépit d’une augmentation de la consommation des contenus par l’entremise de tablettes ou téléphones intelligents, les abonnements aux forfaits de câblodistribution devraient demeurer stables au cours des prochaines années, croit M. Popliger.

«Les câblodistributeurs offrent davantage d’options aux consommateurs, souligne-t-il. Les forfaits offrent désormais l’accès à du contenu supplémentaire en plus de donner accès à de la vidéo sur demande pour les télévisions ou tablettes.»

Par ailleurs, le CRTC souligne que pour la première fois, les fournisseurs ont tiré plus de la moitié de leurs revenus, soit 22,5 milliards $, des services sans fil, qui ont représenté 51 pour cent des recettes totales découlant des ventes au détail. Les revenus attribuables aux services de télécommunications ont été de 47,8 milliards $.

Au total, les recettes du secteur des communications se sont chiffrées à 65,7 milliards $ l’an dernier, en hausse de 2,5 pour cent.

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