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Bois d’oeuvre: le Canada avertit les Américains

WASHINGTON — Le gouvernement canadien a averti les politiciens américains des conséquences d’un éventuel nouveau conflit commercial au sujet du bois d’oeuvre.

Une lettre de la ministre du Commerce international, Chrystia Freeland, et de l’ambassadeur du Canada à Washington, David MacNaughton, a été transmise mercredi à une vingtaine de sénateurs américains — ainsi qu’une copie au président Barack Obama.

La lettre fait valoir que les avocats américains se font induire en erreur par le lobby des producteurs de bois d’oeuvre des États-Unis concernant ce qui empêche la conclusion d’un nouvel accord depuis l’expiration du précédent, qui a prévalu pendant la dernière décennie.

Dans ce dossier, le Canada a toujours agi de bonne foi, poursuit le document, notamment en rencontrant les représentants du gouvernement américain à sept reprises et les lobbyistes du bois d’oeuvre américain à deux reprises.

La partie canadienne a aussi publié quatre documents de position, ainsi qu’une proposition détaillée qui respectait les conditions mises de l’avant par le président Obama et le premier ministre canadien Justin Trudeau, ajoute la lettre.

Dans leur missive, les autorités canadiennes accusent le lobby américain — la U.S. Lumber Coalition — de faire preuve de protectionnisme inflexible, et estiment que ses demandes réduiraient la part canadienne du marché américain de plus de 30 pour cent.

Nuisible aux Américains

La lettre souligne en outre que, selon les calculs faits par l’organisation des constructeurs américains de logements, la proposition de la coalition serait même nuisible aux Américains, puisqu’elle réduirait de plus de 1 milliard $ US des investissements du secteur du logement et entraînerait l’élimination de près de 9000 emplois à temps plein.

«Une telle approche entraînerait des pénuries généralisées de bois d’oeuvre aux États-Unis et ferait croître énormément les prix payés par les consommateurs», fait valoir la lettre, datée du 26 octobre.

«Nous sommes toujours déterminés à conclure un accord juste et raisonnable.»

Le bois d’oeuvre a été exclu des ententes de libre-échange entre le Canada et les États-Unis, ce qui entraîne quelques conflits périodiques liés à ce produit. La discorde repose sur l’idée, véhiculée par les producteurs américains, que leurs concurrents canadiens jouissent d’un avantage injuste au chapitre des prix, en raison de leur accès peu dispendieux aux forêts publiques.

Le conflit a entraîné diverses poursuites en justice, l’imposition de tarifs américains, des procédures d’appel devant des instances internationales, suivies par des ententes qui ont assuré des périodes de paix grâce à la mise en place de mesures limitant les exportations canadiennes.

La plus récente entente, conclue en 2006, a récemment expiré.

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