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Les visites familiales privées sont bénéfiques

Lee Chapelle and his wife Christine Jones, daughter Lindy-Ann Jones and son Kyle Lee Chapelle, sit on a couch inside a "trailer" at Joyceville Penitentiary on their wedding day in June, 1992. Others are unidentified. Chapelle, who runs Prison Consulting Services Canada, spent a number of years behind bars during which time he got married and conceived a child. THE CANADIAN PRESS/HO-Lee Chapelle MANDATORY CREDIT Photo: THE CANADIAN PRESS
Gerdon Oman, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

VANCOUVER — Plusieurs experts estiment que le programme canadien de visites familiales privées qui est en place dans les institutions carcérales fédérales joue un rôle important dans le processus de réinsertion sociale des détenus.

Ce dernier fournirait également aux agents correctionnels des outils pour qu’ils puissent encourager les prisonniers à adopter un bon comportement.

Le programme a été introduit en 1980 sous forme de projet-pilote, mais a retenu l’attention tout récemment quand un reportage rapportait qu’une criminelle très connue en Colombie-Britannique, Kelly Allard, était enceinte de huit mois, après que son copain l’eut visitée.

Pour la professeure en droit à l’Université Queen’s de Kingston, Lisa Kerr, le programme de visites familiales privées démontre qu’il y a une reconnaissance du fait que les détenus retourneront éventuellement dans la société et qu’il est dans l’intérêt de tous de rendre leur réinsertion la plus optimale possible.

Les relations intimes véhiculent l’espoir chez les détenus quant à leur avenir, a-t-elle soutenu en entrevue. Voir leurs proches leur permet de s’investir davantage dans leur programme correctionnel et de mieux se concentrer sur leur plan de libération, croit Mme Kerr.

D’aussi longtemps que l’enquêteur correctionnel de longue date, Howard Sapers, s’en souvienne, les visites conjugales ont toujours existé. Les criminels qui se voient offrir la possibilité de maintenir des liens familiaux étroits sont moins enclins à récidiver, a-t-il soutenu en citant à l’appui une étude.

Rien ne discrimine, dans les lois canadiennes encadrant les visites des détenus, les individus de la communauté LGBT.

Les visites familiales privées peuvent durer jusqu’à trois jours et se déroulent dans une portion privée des établissements carcéraux, plus précisément dans des unités d’habitation qui comprennent notamment une cuisine et une cours.

Les détenus et les visiteurs doivent respecter de strictes règles et les familles doivent défrayer les coûts de la nourriture qu’ils consomment durant leur séjour.

Lee Chapelle, qui a passé 15 ans en prison, s’est marié dans l’établissement de sécurité maximale Joyceville, à Kingston. Sa femme et lui ont consommé leur union lors d’une visite familiale privée.

Le couple a finalement conçu deux enfants pendant que Lee Chapelle terminait de purger sa peine d’emprisonnement. Les visites intimes ont joué un rôle central dans la relation qu’il a aujourd’hui pu développer avec ses enfants, a-t-il raconté en entrevue avec La Presse canadienne.

«C’était une très grande source de motivation de (vouloir) rejoindre ma famille. Pouvoir passer du temps avec mon nouveau-né (m’a permis) de réaliser ce qui se passait là-bas et à quel point je voulais être avec eux.»

Les visites familiales privées s’inscrivent dans le traitement humain réservé aux détenus, a par ailleurs fait valoir un agent de Service correctionnel Canada, Michael Bettman.

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