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Surveillance au SPVM: Coiteux surpris

Photo: Josie Desmarais
Alexandre Robillard, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, a exprimé sa surprise, lundi, en apprenant que la police a surveillé les appels téléphoniques d’un journaliste.

M. Coiteux a entamé des vérifications pour établir si les procédures ont été respectées par le Service de police de la ville de Montréal (SPVM).

«J’ai été très surpris et c’est pour ça qu’on fait des vérifications», a-t-il dit.

La ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, effectuera également une évaluation des procédures qui ont mené un tribunal à accorder à plusieurs reprises un mandat au SPVM, cette année.

Dans un point de presse, en marge d’un événement sur la radicalisation, M. Coiteux s’est toutefois défendu de s’immiscer dans les enquêtes policières.

«Ne me demandez pas d’intervenir dans des enquêtes policières, a-t-il dit. C’est le contraire d’un État démocratique qui ferait ça. Ne me demandez pas dans les décisions judicaires, c’est le contraire d’un État démocratique.»

Sans écarter la possibilité de changer les lois si la situation l’exigeait, M. Coiteux a reconnu l’importance de protéger les sources journalistiques dans la société.

«En démocratie, le travail des journalistes, de la presse, est fondamental, a-t-il dit. (…) Dans ce genre de domaine, on ne ferme jamais la porte à quoi ce soit. Il y a des règles qui sont en place. S’il faut améliorer les règles, améliorons les règles.»

M. Coiteux a invité le quotidien La Presse, dont le journaliste Patrick Lagacé a été la cible des policiers, à envisager la possibilité de recours légaux.

À Ottawa, le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, a affirmé que la situation est toujours délicate quand le journalisme et les enquêtes policières se rencontrent.

«Il s’agit d’un cas qui relève des compétences provinciales, mais la position fédérale est d’affirmer que la liberté de presse est une valeur canadienne fondamentale», a-t-il dit.

La porte-parole péquiste en matière de justice, Véronique Hivon, a rappelé que ce nouveau cas s’ajoute à celui d’un journaliste dont l’ordinateur a récemment été perquisitionné.

«Il est grand temps de se doter d’une loi visant à réaffirmer clairement le principe de la protection des sources journalistiques et de prévoir les critères qui doivent être respectés pour passer outre, de manière tout à fait exceptionnelle, à ce principe», a-t-elle dit dans un communiqué.

La porte-parole caquiste en matière d’intégrité, Nathalie Roy, a expliqué que la protection des sources permet aux sonneurs d’alerte de dénoncer des situations.

«Autant les journalistes vivent de leurs sources pour gratter le fond des histoires, autant nous, politiciens, dépendons aussi de ces témoignages pour faire bouger les choses», a-t-elle dit dans un communiqué.

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