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Croissance modérée de la demande, prévoit Hydro

Photo: Archives Métro
Lia Lévesque, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Confrontée à d’importants changements de comportement de la part des consommateurs, Hydro-Québec a dû s’ajuster et met sur la glace, pour quelques mois au moins, le projet de relance de la centrale de TransCanada Énergie à Bécancour.

Dans ses prévisions de la demande inscrites dans son Plan d’approvisionnement 2017-2026, qui a été déposé mardi devant la Régie de l’énergie, Hydro-Québec ne prévoit qu’une croissance «modérée» de la demande d’électricité pour les 10 prochaines années, soit de 0,4 pour cent par année en moyenne.

Et comme Hydro-Québec était déjà aux prises avec des surplus d’électricité, elle prévoit se retrouver avec un volume moyen d’électricité disponible de 11,3 térawattheures par année pour les 10 prochaines années.

Ces 113 TWh disponibles pour 10 ans se comparent à 75 TWh dans le précédent plan d’approvisionnement d’Hydro-Québec.

«Il y a une quantité d’énergie disponible qui est supérieure. Ça nous impose de mettre en oeuvre différentes actions. Les surplus, ce n’est pas de l’énergie qui est gaspillée; c’est de l’énergie qu’on peut valoriser», a plaidé Marc-Antoine Pouliot, porte-parole d’Hydro-Québec, au cours d’une entrevue avec La Presse canadienne.

En conséquence, Hydro-Québec compte se faire particulièrement active sur les marchés d’exportation. À la fin d’octobre, elle a d’ailleurs signé une entente avec l’Ontario pour la vente de 14 TWh sur une période de sept ans.

La société d’État a aussi déjà lancé une campagne pour attirer des centres de données — qui sont reconnus pour leur importante consommation d’énergie, à cause de leurs besoins en refroidissement.

«On croit pouvoir en attirer au cours des prochaines années. C’est vraiment un créneau sur lequel on travaille très, très fort. Ça va nous permettre de réduire nos surplus. C’est un secteur dans lequel il y a un très grand potentiel de croissance. On parle de 15 à 20 milliards $ à l’échelle mondiale d’ici 2020. Et au Québec, on a des atouts vraiment intéressants pour les attirer», a souligné M. Pouliot.

Hydro-Québec est même prête à inviter ces centres chez elle. «On a des terrains, à Hydro-Québec, des terrains excédentaires qu’on est prêt à mettre à la disposition des joueurs qui voudraient implanter des centres de données au Québec», a indiqué M. Pouliot.

De même, le projet de relance de la centrale de TransCanada Énergie à Bécancour sera placé en mode pause pour quelques mois au moins. Hydro-Québec veut observer le niveau de consommation d’énergie au cours de l’hiver qui s’amorce. Ce n’est qu’après cet hiver qu’elle prendra la décision qui s’impose quant à cette centrale, a rapporté M. Pouliot.

Une des causes de tous ces chambardements est le changement de comportement important et assez rapide des clients d’Hydro-Québec, surtout dans le secteur résidentiel.

Comme les hivers 2013-2014 et 2014-2015 ont été très froids, les consommateurs ont abaissé la température du thermostat de 2,6 degrés en moyenne. Or, le chauffage représente en moyenne 60 pour cent de la facture d’électricité, a noté M. Pouliot.

Et cela s’ajoute à l’effet combiné de plusieurs autres mesures d’efficacité énergétique, comme l’achat d’ampoules DEL et fluocompactes et la construction de maisons mieux isolées.

Et Hydro-Québec s’attend à ce que ces changements de comportement persistent dans l’avenir.

Interrogé à savoir si ce contexte pourrait entraîner à la hausse les tarifs d’électricité, M. Pouliot a laissé entendre que non. «Globalement, je dirais non. Notre engagement, ce sont les tarifs (liés) à l’inflation. Ça ne change rien à ça», a-t-il conclu.

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