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Couillard critique la charte péquiste

Jocelyne Richer, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Le premier ministre Philippe Couillard a fait une nouvelle sortie mardi contre la charte des valeurs de l’ex-gouvernement péquiste, une initiative qu’il a semblé assimiler à un outil d’exclusion, voire de radicalisation des immigrants.

En point de presse, dans le cadre de la conférence internationale de lutte à la radicalisation des jeunes sur internet, qui a pris fin mardi à Québec, M. Couillard a dit que cette charte péquiste, défendue en 2013 par l’ex-ministre Bernard Drainville, excluait d’emblée des femmes immigrantes de la fonction publique sur la base des vêtements qu’elles portaient.

M. Couillard était venu annoncer son appui enthousiaste à la publication d’une bande dessinée destinée aux jeunes et produite par le Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence (CPRMV).

Sans y faire référence explicitement, mais dans une série d’allusions peu subtiles, cette bande dessinée de quelques pages, intitulée «Radicalishow», critique durement la «loi sur la neutralité des valeurs» venue bouleverser un certain monde idéal, quand «tout le monde s’habillait comme il voulait».

Aussitôt tout a changé, déplorent les divers personnages imaginés par les jeunes auteurs, et ceux parmi eux qui étaient différents de la majorité ont dû se marginaliser, se tenir à l’écart, uniquement avec ceux qui pensaient comme eux, à cause de cette loi. Le texte, rédigé dans un français approximatif, est farci de jurons.

M. Couillard a dit souhaiter que la bande dessinée jouisse d’une large diffusion auprès des jeunes tentés de se radicaliser. «On parle de jeunes qui parlent à d’autres jeunes», a dit M. Couillard, en y voyant un avantage certain.

Sous la supervision du CPRMV, la bande dessinée a été rédigée par des jeunes qui ont vécu un épisode de radicalisation violente.

Déposée en 2013, la charte proclamant la laïcité et la neutralité religieuse de l’État, une loi jamais adoptée, devait interdire aux employés de l’État de porter des signes religieux ostentatoires.

Cette charte procédait d’un «vaste mouvement d’exclusion des femmes immigrantes des emplois dans la fonction publique sur la simple base du port ou non de signes religieux», selon le premier ministre.

Avec la charte péquiste, on «nourrissait» le phénomène de radicalisation «par des mesures d’exclusion de ce type-là», a-t-il fait valoir, se disant heureux de voir que la charte n’ait pas été adoptée. Il a soutenu que la lutte à l’exclusion et à la radicalisation devait plutôt passer par l’intégration au marché du travail.

La conférence réunissait à Québec depuis dimanche plus de 450 participants provenant de 70 pays, dont des experts issus de différents paliers gouvernementaux, d’organisations internationales, du secteur privé, du milieu universitaire, mais aussi de la société civile, en vue de partager les meilleures pratiques de lutte à la radicalisation des jeunes.

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