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Commission: le représentant des médias choisi

MONTRÉAL — L’avocat Christian Leblanc a été choisi à l’unanimité par une douzaine de chefs des principales salles de nouvelles du Québec pour siéger à la commission d’enquête mandatée pour se pencher sur la surveillance policière des sources journalistiques.

Christian Leblanc s’est démarqué notamment dans sa pratique sur le droit des médias, des communications et de la diffamation.

«J’ai été impliqué dans certaines causes mettant en jeu la liberté d’expression en Cour suprême, et c’est aussi une part importante de ma pratique depuis plus de 20 ans. C’est certain que je sais ce dont on parle en ce moment, et que ce sont des sujets sur lesquels je suis sensibilisé et que personnellement, je trouve de la plus haute importance», a souligné M. Leblanc en entrevue, jeudi.

L’avocat a été au coeur d’une décision phare sur la protection des sources journalistiques, ayant représenté les médias en Cour suprême dans l’affaire «Ma Chouette», du nom de l’informateur qui a permis au reporter Daniel Leblanc d’exposer au grand jour le scandale des commandites au gouvernement fédéral au début des années 2000.

Le Procureur général du Canada a intenté en 2005 des poursuites contre diverses entreprises pour récupérer l’argent versé dans le cadre de contrats de commandites. Poursuivi pour 35 millions $ au Québec, le Groupe Polygone Éditeurs avait tenté par divers moyens de forcer la divulgation de l’identité de «Ma Chouette» pour étayer sa défense, mais avait finalement subi un revers devant le plus haut tribunal.

Me Christian Leblanc a agi au nom de clients devant la Cour suprême du Canada de même que tous les tribunaux du Québec et la Cour fédérale du Canada, tant en première instance qu’en appel, ainsi que devant différents tribunaux administratifs, notamment le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC). Il est le président sortant de l’Association des avocats en droit des médias du Canada.

Dans une lettre conjointe, mardi matin, les chefs des principales salles de nouvelles du Québec ont dénoncé la mise sous surveillance du journaliste Patrick Lagacé par le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) et réclamé des actions concrètes pour protéger les sources journalistiques.

En quelques jours, les cas de journalistes ayant fait l’objet de surveillance policière se sont multipliés.

«Les événements des derniers jours sont surprenants. Je crois que quiconque aurait du mal à affirmer le contraire. Maintenant, il faut voir pourquoi nous en sommes arrivés là, et bien sincèrement, s’assurer que tout cela est bien encadré», a fait valoir Me Leblanc.

«C’est une préoccupation constante des journalistes de protéger leurs sources. C’est au coeur de ce qu’ils doivent faire. C’est un outil de la plus haute importance pour le journalisme d’enquête», a-t-il ajouté.

Le gouvernement du Québec a annoncé jeudi que le groupe d’experts formé d’un juge, d’un membre des forces policières et d’un représentant des médias recevra tous les pouvoirs relatifs à la loi sur les commissions d’enquête, qui incluent notamment le pouvoir de contraindre les témoins.

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