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Les élections au Yukon sèment la division

La Presse canadienne - La Presse Canadienne

WHITEHORSE — Les enjeux qui divisent les électeurs du Yukon, appelés aux urnes lundi, donneront une impression de déjà-vu à l’ensemble des Canadiens.

Réconciliation avec les Premières Nations. Industrie des ressources naturelles. Protection de l’environnement. Tous des concepts trop familiers.

Il y a toujours «un jeu de bascule» entre l’économie et l’écologisme sur le territoire, indique Donna Larsen, de Datapath Systems. Les sondages menés par l’entreprise depuis plus d’une décennie au Yukon relèvent la notion d’équilibre comme concept-clé.

Mais aujourd’hui, la population est davantage déchirée, estime Mme Larsen.

Un sondage de Datapath réalisé en ligne entre les 15 et 23 octobre révèle que les libéraux se trouvent au coude-à-coude avec le Parti du Yukon. Les deux formations politiques récoltent chacune le tiers des intentions de vote au sein des électeurs décidés.

Selon le sondage, les néo-démocrates du territoire accusent un mince retard, tandis que dix pour cent des répondants se disaient indécis.

Donna Larsen avance que si le Parti du Yukon a gagné du terrain au fil de la campagne électorale, les libéraux ont l’avantage d’être populaires dans la capitale.

Près des deux tiers des 38 000 habitants du Yukon résident à Whitehorse, qui détient 12 des 19 sièges de l’Assemblée législative.

Alors que l’économie du territoire dépend de l’extraction minière, sa seule mine devra fermer temporairement l’an prochain, en raison de la dégringolade des prix des matières premières.

Son économie se contracte depuis trois ans consécutifs, bien qu’une légère progression soit prévue en 2016.

Le chef du Parti du Yukon, Darrell Pasloski, soutient que le gouvernement se doit de venir en aide à l’industrie minière. C’est ainsi que le vent tournera, assure le dirigeant du parti de centre-droit, qui détient le pouvoir depuis 14 ans.

Son principal adversaire du Parti libéral du Yukon, qualifie l’approche de dépassée. Sandy Silver l’accuse notamment de s’aliéner les gouvernements des Premières Nations — la moitié des conseils de bande autonomes du Canada se trouvent au Yukon.

Le mandat de M. Pasloski a été le théâtre de deux contestations devant les tribunaux relatives à l’utilisation des terres du territoire. L’une d’entre elles ira devant la Cour suprême l’an prochain.

Le grand chef du Conseil des Premières nations du Yukon, Peter Johnston, fait preuve de diplomatie malgré son mécontentement apparent.

«Nous voulons que cette relation change», réclame-t-il.

Les changements climatiques constituent une autre source importante de dissensions. M. Pasloski s’oppose fermement à la taxe sur le carbone, lui préférant des mesures qui favorisent l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables.

«Je n’imposerai pas une contrainte excessive aux Yukonnais alors que tout ce que nous consommons fait des milliers de kilomètres dans un camion», expose-t-il, étant persuadé de pouvoir obtenir une exemption pour le territoire.

Sandy Silver et la chef néo-démocrate, Liz Hanson, s’engagent pour leur part à collaborer avec le gouvernement de Justin Trudeau.

Donna Larsen souligne que l’électorat est particulièrement divisé face à ces partis aux positions aussi tranchées.

«Pour les gens qui vivent au Yukon et qui aiment ça, l’environnement est un élément crucial de cette satisfaction. Mais nous savons tous qu’on ne peut pas rester là sans l’économie», résume-t-elle.

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