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La réforme des congés parentaux déplaît partout

Jordan Press, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Ayant amorcé depuis deux mois un second congé de maternité, Karine Beauchamp affirme qu’elle aimerait beaucoup passer encore plus de temps à la maison avec son fils Maxime, mais qu’elle n’en a pas les moyens.

Dans son entourage, les nouvelles mamans en couple avec des partenaires comptant des revenus élevés ont tendance à soutenir la proposition du gouvernement libéral de prolonger le congé de maternité à 18 mois par rapport à 12 mois actuellement, et de permettre aux nouveaux parents de travailler de temps à autre durant cette période — mais tout cela sans aucune augmentation des prestations.

Mais il y a aussi un certain nombre de nouvelles mamans qui génèrent le revenu le plus important du ménage et qui ont besoin de retourner travailler à temps plein.

«Nous sommes déjà serrés avec le congé de maternité actuel. Je ne peux pas m’imaginer obtenir moins, et ce, pour une autre demi-année. Nous accepterions toutes plus de temps avec nos enfants, mais il y a l’aspect financier. C’est la récrimination que j’entends le plus», a dit Mme Beauchamp, qui réside en Ontario.

Le Québec offre son propre régime de congés parentaux, distinct de celui du gouvernement fédéral.

Des organisations de gauche au Canada demandent au gouvernement Trudeau d’abandonner son projet de faire passer de 12 à 18 mois les congés parentaux, et d’améliorer autrement le programme fédéral.

Selon ces groupes, la réforme proposée, une promesse électorale des libéraux, ne viendrait en aide qu’à un petit nombre de parents et causerait bien des maux de tête aux employeurs.

Ces arguments de la gauche rejoignent ceux soulevés récemment de l’autre côté du spectre par les dirigeants de petites et moyennes entreprises.

Le gouvernement Trudeau propose de permettre l’étalement sur 18 mois des prestations publiques actuellement versées sur 12 mois dans le cadre du programme fédéral de congés parentaux.

Plus d’une vingtaine d’organisations — syndicats, associations de lutte contre la pauvreté, de services de garde — souhaiteraient plutôt qu’Ottawa réduise le seuil d’admissibilité au congé parental pour les nouvelles mamans, et qu’il augmente les prestations pour les nouveaux parents et les congés autorisés pour les pères.

Dans une lettre ouverte, ces organisations demandent au premier ministre Justin Trudeau d’ajouter huit semaines pour le parent n’ayant pas donné naissance indépendamment du genre et de réduire le seuil d’admissibilité pour les nouvelles mamans à 2000 $ de bénéfices, ou 300 heures de travail, plutôt que l’exigence actuelle de 600 heures.

Des employeurs et des groupes syndicaux craignent que la proposition ignore les mères ou les pères monoparentaux et les parents à faibles revenus que le gouvernement dit vouloir aider.

Par contre, le président de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, Dan Kelly, croit que toute hausse des prestations versées aux nouveaux parents se traduirait par une augmentation des cotisations à l’assurance-emploi.

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