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Couillard minimise l'implication d'un militant

Photo: Archives Métro
Alexandre Robillard, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Le premier ministre Philippe Couillard a déclaré mardi qu’un militant libéral associé à des allégations de fraude immobilière n’avait jamais récolté de fonds pour sa formation politique, malgré des informations montrant qu’il a vendu des billets pour des cocktails de financement.

Alors que l’opposition le questionnait sur ses liens avec William Bartlett, M. Couillard a assuré qu’il n’avait jamais amassé de contributions pour le Parti libéral du Québec (PLQ).

«C’est un bénévole qui venait le jour des élections, comme font les bénévoles de tous les partis politiques ici représentés, a-t-il dit en chambre. Il n’était pas un solliciteur de fonds, n’a jamais eu de certificat de solliciteur pour le financement.»

M. Couillard a ajouté que les contributions financières de M. Bartlett, ainsi que son implication au PLQ, ont été exagérées après la diffusion d’un reportage qui l’a associé à des allégations de fraude concernant la vente d’édifices gouvernementaux.

«Il a fait lui-même d’assez faibles contributions au Parti libéral du Québec, a-t-il dit. Alors, il y a eu énormément d’exagérations, les faits sont ceux que j’ai mentionnés.»

Selon Radio-Canada, M. Bartlett a vendu, en 2007 et 2008, des billets de cocktails de financement au profit du PLQ, en plus d’avoir agi à titre de coordonnateur le jour de l’élection de 2007, dans la circonscription de Jean-Talon, à Québec, où M. Couillard a été élu.

Un porte-parole du PLQ, Maxime Roy, a maintenu que M. Bartlett n’a jamais détenu de certificat de solliciteur malgré les informations contraires.

M. Roy n’a pas été en mesure de dire si M. Bartlett aurait vendu des billets illégalement.

«Je vous invite à lui demander, mais dans nos listes de solliciteurs du PLQ, nous avons regardé dans toutes nos archives, et le nom de M. Bartlett n’y figure pas», a-t-il dit.

Au cabinet du premier ministre, le porte-parole Harold Fortin a affirmé que les informations sur le statut de coordonnateur de M. Bartlett, le jour du scrutin de 2007, ne contredisent pas les déclarations de M. Couillard.

«Pas du tout, quelqu’un qui sait comment ça fonctionne sait qu’il y a différents rôles au Jour J», a-t-il dit.

Selon M. Fortin, M. Bartlett n’était pas «le plus haut gradé des bénévoles».

Cette responsabilité ultime de l’organisation revient au directeur de campagne, a-t-il indiqué.

Le chef péquiste Jean-François Lisée a rappelé que M. Couillard, dans une déclaration au Salon bleu, avait remercié M. Bartlett pour son travail dans la circonscription de Jean-Talon, alors qu’il était ministre de la Santé.

«On ne remercie pas des bénévoles qui sont très peu importants», a-t-il dit.

Dans un reportage diffusé jeudi, Radio-Canada a indiqué que le président-directeur général de la Société immobilière du Québec (SIQ) ainsi que trois organisateurs de fonds libéraux se seraient partagé près de 2 millions $ dans le cadre de prolongations de baux.

Le chef caquiste François Legault a rappelé mardi que deux solliciteurs de fonds libéraux, Franco Fava et Charles Rondeau, étaient également associés aux allégations de fraude à la SIQ.

«Charles Rondeau a détourné des centaines de milliers de dollars de la SIQ, a-t-il dit. Charles Rondeau s’est vanté, à la Commission Bastarache, d’avoir ramassé 1,5 million $ par année pour le Parti libéral.»

La CAQ réclame que le PLQ identifie les contributions récoltées par MM. Fava et Rondeau et les mette de côté d’ici à ce que l’origine des sommes soit établie.

Par ailleurs, le Parti québécois (PQ) veut entendre l’ex-ministre libérale Monique Jérôme-Forget et les trois organisateurs libéraux concernant la gestion des actifs de la SIQ, maintenant intégrée à la Société québécoise des infrastructures (SQI).

La députée péquiste Nicole Léger a réclamé que la commission des finances publiques de l’Assemblée nationale se saisisse d’un mandat pour faire la lumière sur les transactions de la SIQ, où une fraude alléguée se serait déroulée de 2004 à 2007.

Dans une lettre transmise au président de la commission, Raymond Bernier, Mme Léger demande également que William Bartlett, Franco Fava et Charles Rondeau soient entendus, tout comme l’ex-président-directeur général de la SIQ, Marc-André Fortier.

«Nous croyons qu’il est de notre responsabilité, compte tenu de l’importance des sommes en cause, de faire en sorte que toutes les allégations de fraude à la SIQ soient répondues (sic)», a-t-elle écrit.

En chambre, lundi, le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier, a affirmé que les allégations de fraude à la SIQ sont toujours entre les mains des enquêteurs de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) et n’ont pas encore été soumises au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP).

«Le commissaire à la lutte contre la corruption, le 3 novembre dernier, a précisé que le dossier dont il est question n’est pas complètement terminé et par conséquent n’a pas encore été soumis pour analyse au DPCP», a-t-il dit.

Par ailleurs, le président du Conseil du trésor, Carlos Leitao, s’est dissocié des propos de Mme Jérôme-Forget, ancienne ministre responsable de la SIQ, qui a traité ses employés de «pas bons».

«Je ne partage pas sa lecture, a-t-il dit en point de presse. Je trouve que la SQI aujourd’hui est un organisme qui est géré de façon hautement professionnelle et dont les procédures sont appropriées, à mon avis.»

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