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Taxes foncières: l'UPA demande à Québec d'attendre

Photo: Archives Métro
Julien Arsenault, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

L’Union des producteurs agricoles (UPA) et le Parti québécois (PQ) demandent au gouvernement Couillard d’attendre avant d’aller de l’avant avec sa réforme du Programme de crédit de taxes foncières agricoles (PCTFA) qui doit entrer en vigueur le 1er janvier.

Le syndicat agricole estime qu’environ 80 pour cent des agriculteurs québécois pourraient voir leur compte de taxes municipales bondir en 2017 en raison des changements apportés par Québec.

À l’Assemblée nationale, des représentants de l’UPA, le chef péquiste Jean-François Lisée ainsi que le porte-parole de l’opposition officielle en matière d’agriculture et alimentation, André Villeneuve, ont interpellé le ministre de l’Agriculture, Pierre Paradis, vendredi, alors qu’une centaine d’agriculteurs manifestaient devant son bureau de circonscription, à Cowansville, en Montérégie.

«Avec sa réforme, M. Paradis joue dans les paramètres du programme, a affirmé M. Villeneuve. Cela fait en sorte que 83 pour cent des fermes du Québec vont devoir mettre la main dans leur poche.»

Selon le gouvernement Couillard, quelque 2500 producteurs supplémentaires seront admissibles au PCTFA en vertu de la réforme annoncée dans le dernier budget.

L’UPA déplore toutefois que cet élargissement se fasse sur le dos des producteurs qui bénéficient actuellement du programme, affirmant que ces derniers verront la valeur de leur remboursement diminuer. En vertu des nouveaux critères, le syndicat agricole estime qu’uniquement en Montérégie, les producteurs agricoles devraient payer près de 8 millions $ de plus en taxes l’an prochain.

La députée caquiste Claire Samson a joint sa voix au PQ et à l’UPA en estimant que l’attitude du gouvernement Couillard étouffait davantage les entreprises agricoles en leur «retirant toute marge de manoeuvre».

L’industrie agricole ne s’oppose pas à une réforme du PCTFA, mais voudrait que le taux de taxation ne soit pas déterminé sur la valeur marchande des terres agricoles, mais sur une valeur taxable préalablement déterminée.

«Nous sommes un des seuls endroits où les taxes foncières sont appliquées sur la valeur marchande des terres, affirme le président de l’UPA, Marcel Groleau. Cela fait des montants qui augmentent de façon importante à chaque année

Déjà sous pression, de nombreux agriculteurs dans des régions comme la Montérégie, l’Estrie et Lanaudière ont fait les frais de l’explosion de la valeur des terres, a-t-il déploré.

«Les terres agricoles représentent notre outil de travail, a dit le président de l’UPA. Par exemple, une grande superficie est nécessaire pour produire du maïs si une famille veut en vivre. On ne peut pas simplement augmenter la densité en espérant avoir besoin d’une moins grande terre.»

En début de journée, avant les manifestations, M. Paradis a quant à lui annoncé que le montant des remboursements, qui est de 145,5 millions $ cette année, passera à 168 millions $ dans trois ans.

Grâce à l’allègement des conditions pour être admissibles au PCTFA, c’est quelque 30 000 entreprises agricoles qui seront admissibles l’an prochain, a-t-il fait valoir en point de presse.

Questionné sur la problématique de l’augmentation des comptes de taxes des agriculteurs, M. Paradis a affirmé que le rôle de l’évaluation relevait des municipalités et des MRC.

Selon lui, le PQ et l’UPA devraient se réjouir de la bonification du montant qui sera remboursé aux agriculteurs.

«Lors de la révision des programmes il y a deux ans, il a été question de l’abolition de ce programme, a lancé M. Paradis. J’ai réussi à expliquer aux intervenants gouvernementaux que la terre était un outil de travail.»

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