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Les soldats canadiens tirent rarement en premier

FRED CHARTRAND / La Presse Canadienne Photo: FRED CHARTRAND
Mélanie Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le nombre de cas où des soldats canadiens ont eu à dégainer les premiers contre Daech (groupe armé État islamique) en Irak est marginal, ont assuré mercredi des hauts gradés des Forces armées canadiennes.

Pour se défendre eux-mêmes, leurs alliés et les civils, ils ont ouvert le feu en premier dans environ 30 pour cent des «quelques douzaines» d’affrontements survenus dans le dernier mois, a indiqué le major-général Michael Rouleau lors d’une séance d’information technique.

«Le nombre de fois qu’on a ouvert le feu avant que Daech nous ait attaqués, c’est clairement la minorité des situations. Généralement parlant, on se fait attaquer par Daech, ou Daech attaque les Kurdes avant que nous on réplique», a-t-il soutenu.

Les soldats canadiens ont abattu un nombre non spécifié de djihadistes lors de ces hostilités, mais ils n’ont fait aucune victime civile, a ajouté le militaire, spécifiant que les affrontements sur le terrain se sont récemment intensifiés avec l’offensive pour reprendre la ville de Mossoul.

«On avait rapporté avant l’été qu’on avait eu, je crois, 11 engagements depuis le début de la mission, et je vous dirais que depuis le dernier mois, depuis que les Kurdes ont pris des opérations offensives, c’est quelques douzaines», a précisé le major-général Rouleau.

Cela ne fait pas de la mission canadienne une mission de combat: le rôle des soldats des Forces armées consiste toujours à former, conseiller et aviser les forces sécuritaires irakiennes dans la planification d’opérations contre les djihadistes, a insisté le major-général Rouleau.

Pour appuyer ses propos, il a établi un parallèle entre l’approche des policiers et celle des soldats. «Comme un policier au Canada, il n’est pas nécessaire qu’on se laisse tirer dessus, qu’on se laisse forcément attaquer, avant qu’on puisse utiliser la force», a-t-il illustré.

Le gouvernement libéral, qui refuse lui aussi de parler d’une mission de combat, est accusé par l’opposition de jouer sur les mots. Tant au Parti conservateur qu’au Nouveau Parti démocratique (NPD), on soutient que les libéraux induisent la population en erreur.

«Lorsque vous êtes sur la ligne de front en train de tirer en premier, vous êtes dans une mission de combat. (…) Appelons un chat un chat. On est dans une mission de combat, mais M. Trudeau ne veut pas l’admettre», a lâché le chef néo-démocrate Thomas Mulcair.

Les conservateurs réclament la même transparence de la part du gouvernement libéral.

Mais fondamentalement, le parti demeure «absolument» derrière le principe d’une mission de combat, a fait remarquer le député Pierre Paul-Hus. « Nous, on appuie le combat, on a toujours été pour le combat contre l’État islamique», a-t-il rappelé en mêlée de presse.

Les libéraux ont fait campagne en promettant de mettre fin à la mission de combat du Canada en Irak. En février dernier, ils ont annoncé une «nouvelle approche» passant notamment par le retrait des six chasseurs CF-18 déployés par le précédent gouvernement conservateur.

Ils n’ont cependant jamais prétendu que cela ferait baisser le niveau de dangerosité pour les troupes stationnées en Irak.

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