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L’ONU salue l’initiative du Canada en Haïti

International Development Minister Marie-Claude Bibeau visits a Canadian food depot as part of the World Food Programme in help of the victims of Hurricane Matthew Thursday, November 17, 2016 in Les Cayes, Haiti. THE CANADIAN PRESS/Paul Chiasson Photo: THE CANADIAN PRESS
Vicky Fragasso-Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

PORT-AU-PRINCE, Haïti — La chef de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), Sandra Honoré, salue le fait que le Canada veuille mettre l’accent sur les projets humanitaires touchant les filles et les femmes — surtout en Haïti, qui ne compte pas une seule femme élue à la Chambre des députés et au Sénat.

«Les femmes représentent 52 % de la population haïtienne, et malgré cette statistique, il n’y a aucune femme élue députée, ni (sénatrice) en ce moment», s’est-elle désolée lors d’un entretien avec La Presse canadienne à sa résidence de Port-au-Prince.

La représentante spéciale de l’ONU espère d’ailleurs que les élections prévues dimanche permettront de changer quelque peu ce portrait.

«Il y a quelques femmes qui se présentent comme candidates dimanche, et c’est mon espoir que le peuple haïtien va indiquer et donner le signal en choisissant des femmes parmi les candidats qui se sont présentés pour les élections de dimanche», a-t-elle souligné d’un ton calme.

Mme Honoré a d’ailleurs tenu à rappeler la contribution du Canada sur plusieurs volets, dont la police nationale, qui a reçu «l’appui continu» du pays, et la MINUSTAH elle-même, qui a un commissaire de police adjoint pour le développement québécois, Sylvain Lemay.

Au dernier jour de sa première visite en Haïti, vendredi, la ministre du Développement international Marie-Claude Bibeau a annoncé que le Canada versera 54 millions $ à Haïti sur cinq ans, dont plus de 2 millions seront consacrés à de l’aide immédiate.

La part du lion de ce financement — soit 50 millions $ — sera réservée à des projets de développement à long terme dans le secteur de l’agriculture. Et Mme Bibeau a déjà prévenu les organisations réunies en table ronde, jeudi après-midi, qu’elle aurait un parti pris pour les projets qui mettront un accent particulier sur les filles et les femmes.

Après plusieurs reports et contestations, les Haïtiens sont convoqués aux urnes pour le premier tour de plusieurs élections, dimanche — la présidentielle, ainsi qu’une partie des élus de la Chambre des députés et du Sénat.

Mme Honoré se dit optimiste sur la tenue des élections, qui devraient selon elle se dérouler paisiblement.

«Je suis confiante que le peuple haïtien va assumer ses responsabilités et se comporter comme on sait que le peuple haïtien a su se comporter au cours d’élections dans le passé: dans le calme, sans violence, sans intimidation et sans incitation de quelque nature que ce soit», a-t-elle assuré.

Quelques incidents violents sont survenus en Haïti à l’approche du scrutin et alors que le pays peine toujours à se relever de l’ouragan Matthew. Mme Honoré a toutefois affirmé que ces événements «isolés» avaient été bien gérés par la police haïtienne.

Elle ne croit pas non plus que les élections risquent d’être reportées alors que les bulletins météorologiques prévenaient qu’il pourrait y avoir une dépression tropicale dans les prochains jours.

«Je suis sûre que pour le Conseil électoral provisoire (qui organise et contrôle le processus électoral), il n’y a aucun motif qui puisse provoquer un report à nouveau de ces élections tant importantes», a-t-elle indiqué.

La représentante onusienne a d’ailleurs souligné l’importance, pour les Haïtiens, de «rentrer dans l’ordre constitutionnel» après plusieurs reports d’élection dans la foulée du départ de l’ancien président, Michel Martelly. Depuis le mois de février, Haïti a un président intérimaire qui a été désigné indirectement par la Chambre des représentants.

Selon elle, il en va du bien du pays, notamment pour gérer les retombées du passage de Matthew, en octobre, qui a ravagé plusieurs régions.

«Le travail en sera un de longue haleine, mais je suis sûre que le gouvernement, l’administration qui va entrer en fonction après l’élection d’un nouveau chef d’État saura exactement ce qu’il faudra faire pour que le pays et ces quatre départements se relèvent», a-t-elle fait valoir.

«Et pour que le pays aussi, puisse commencer à concentrer son attention sur les grands défis du développement auxquels il fait face», a-t-elle ajouté.

Instaurée en 2004 par une résolution du Conseil de sécurité, la MINUSTAH a pour mission de stabiliser le pays, appuyer le processus politique et les institutions démocratiques, en plus de protéger les droits de l’homme.

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