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L'APEC veut relever le défi du protectionnisme

Sean Kilpatrick / La Presse Canadienne Photo: Sean Kilpatrick

LIMA, Pérou — Le premier ministre du Canada Justin Trudeau et les leaders de la vingtaine d’autres pays qui ont participé au Sommet de coopération économique Asie-Pacifique (APEC) ont tenté de présenter, dimanche, la mondialisation sous une facette modérée, dans la foulée d’une vague de protectionnisme à l’échelle internationale.

Les discussions qui se sont déroulées dimanche derrière des portes closes, au Pérou, visaient principalement à fournir une réponse directe au discours protectionniste véhiculé par le président américain nouvellement désigné, Donald Trump, et les partisans de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

De son côté, M. Trudeau a continué de défendre les vertus du libre-échange.

«Il y a bien des façons de voir le commerce international comme étant positif pour les Canadiens, que ce soit dans le secteur de l’automobile (…) ou au chapitre des occasions que les PME, nos producteurs agricoles et nos pêcheurs ont de vendre directement leurs produits à la classe moyenne chinoise en passant par pavillon canadien du site alibaba. Nous savons que les emplois dans les industries à fort taux d’exportation au Canada offrent des salaires 50 pour cent de plus que les (autres) secteurs.»

Il a refusé d’exprimer des craintes devant l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui, au cours de sa campagne, s’est engagé à déchirer l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) s’il n’obtient pas des concessions du Canada et du Mexique.

«Nous n’allons pas sauter à des conclusions au sujet des positions de la nouvelle administration américaine. Nous allons travailler avec elle pour démontrer que les échanges commerciaux peuvent être très positifs pour la classe moyenne et ceux qui travaillent fort pour s’y joindre», a-t-il dit.

Le premier ministre a toutefois tenu à rappeler que «le niveau d’intégration et d’interdépendance entre les économies américaine et canadienne est une source de croissance économique, une source d’emplois et d’opportunités pour nos deux pays. Je suis très confiant qu’en continuant avec le gouvernement américain, nous allons pouvoir à continuer à bâtir sur les bénéfices des échanges commerciaux entre nos deux pays.»

M. Trudeau a aussi rencontré en tête-à-tête le président américain sortant Barack Obama. Ce dernier a cherché à rassurer les Canadiens au sujet d’éventuels conflits commerciaux qui pourraient éclater entre les États-Unis et le Canada.

«Il est important de souligner que les relations entre les États-Unis et le Canada, que ce soient les libéraux, les conservateurs, les démocrates ou les républicains au pouvoir, demeurent l’une des plus importantes constantes de ce monde. Je n’ai aucun doute que cela se poursuivra», a déclaré M. Obama.

M. Trudeau a indiqué que les deux chefs de gouvernement avaient notamment discuté de l’actuelle dispute commerciale sur le bois d’oeuvre et des contrôles à la frontière.

Il s’est montré prudent lorsque les journalistes l’ont interrogé sur le dossier du bois d’oeuvre.

«On sait déjà depuis longtemps que l’accord sur le bois d’oeuvre est extrêmement difficile», a dit M. Trudeau avant d’ajouter que ce n’est pas la prochaine administration américaine qui déterminera à elle seule l’avenir de ce dossier, rappelant que «l’industrie américaine a un rôle très important à jouer».

Le partenariat transpacifique (PTP) s’est retrouvé au coeur des discussions qui se sont déroulées au cours du sommet. Les ministres canadiens du Commerce international, Chrystia Freeland, et des Affaires étrangères, Stéphane Dion, ont multiplié les rencontres avec des homologues, des membres du Congrès américain et des hommes d’affaires.

Le PTP doit inclure 12 pays du littoral du Pacifique dont les économies totalisent 40 pour cent du PIB mondial, notamment le Canada, le Mexique, le Japon et les États-Unis.

Donald Trump s’est toutefois engagé à retirer les États-Unis des pourparlers devant mener à la mise en place de l’entente.

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