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Legault s'interroge sur le rôle de l'argent

Jacques Boissinot / La Presse Canadienne Photo: Jacques Boissinot / La Presse Canadienne
Alexandre Robillard, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Le chef caquiste François Legault a dû faire une «mise au point», mardi, après s’être interrogé sur la possibilité que la soeur de l’ex-députée Sylvie Roy ait été payée par les libéraux pour lui écrire une lettre de critiques.

Nathalie Roy a publié mardi une lettre accusant M. Legault d’utiliser le souvenir de sa soeur dans sa campagne pour remporter la circonscription d’Arthabaska qu’elle représentait jusqu’au moment de son décès, l’été dernier.

Devant la publication de ses propos laissant entendre que Mme Roy aurait pu être payée pour écrire sa lettre, M. Legault a diffusé un communiqué pour corriger le tir.

La Coalition avenir Québec (CAQ) a soutenu que M. Legault évoquait simplement «des propos passés qu’il avait tenus au sujet d’anciens employés de la CAQ passés au Parti libéral du Québec (PLQ)».

«M. Legault a simplement répondu aux journalistes qu’il fallait poser la question d’une hypothétique rémunération par le PLQ de ces personnes aux principaux concernés, a indiqué la formation politique. M. Legault n’a jamais transposé ce questionnement à la situation de Mme Roy. Toute affirmation du contraire est sans fondement.»

Sylvie Roy avait claqué la porte du caucus caquiste, en août 2015, afin de siéger comme députée indépendante à l’Assemblée nationale.

Dans sa lettre, Nathalie Roy a accusé M. Legault d’instrumentaliser sa soeur afin de faire fructifier son capital politique d’ici l’élection complémentaire, prévue le 5 décembre.

«Vous êtes tellement conscient des dommages que vous avez faits que, lors de ses funérailles, vous avez vérifié à deux reprises quelle sorte d’accueil vous auriez, a-t-elle écrit dans La Presse. Maintenant qu’elle n’est plus, vous l’utilisez en campagne électorale, c’est lamentable.»

Lors d’un point de presse à l’Assemblée nationale, mardi, M. Legault a répété qu’il soupçonne les libéraux d’utiliser de l’argent pour obtenir des appuis dans Arthabaska.

Au début du mois, M. Legault avait laissé entendre que le PLQ attirait des caquistes avec de l’argent, après l’annonce que deux employés de Mme Roy étaient passés dans le camp adverse.

Questionné sur la possibilité que la soeur de Mme Roy, qui a déjà exprimé son appui au candidat libéral d’Arthabaska, soit dans le même cas, M. Legault a ouvert la porte.

«Il faut leur poser la question: Combien sont payées toutes ces personnes-là? Ils ont beaucoup d’argent à leur compte de banque, hein? Les libéraux ont 5 millions $ à leur compte de banque», a-t-il dit.

M. Legault n’a pas voulu dire s’il juge que la soeur de Mme Roy a été utilisée à des fins partisanes par les libéraux.

«Je trouve ça triste, c’est tout, a-t-il dit. Je ne veux pas faire de commentaire.»

Lors du dernier congrès de la Coalition avenir Québec (CAQ) à Drummondville, il y a dix jours, les militants ont rendu hommage à Mme Roy, a rappelé M. Legault.

«Ça a été une députée de la CAQ appréciée, donc c’était tout à fait normal», a-t-il dit.

Par ailleurs, M. Legault a également accusé les libéraux d’utiliser les mêmes tactiques qu’ils reprochent à son candidat à l’élection complémentaire dans Saint-Jérôme, qui a omis dans son curriculum vitae de mentionner qu’il a travaillé dans une entreprise perquisitionnée par l’Unité permanente anticorruption.

M. Legault a expliqué que son candidat, Bruno Laroche, n’a jamais été mis au courant «de cette possible fraude dans une filiale de l’entreprise où il travaillait».

«Allez voir le cv de Jean-Marc Fournier: nulle part on parle qu’il a passé un petit bout chez SNC-Lavalin, a-t-il dit. Allez voir le cv de Sam Hamad: nulle part il est mentionné qu’il a travaillé chez Roche. Donc, je me garderais une petite gêne si j’étais à la place des libéraux.»

Les notes biographiques des deux libéraux, sur le site internet de l’Assemblée nationale, mentionnent toutefois leur passage dans ces deux entreprises. Selon la CAQ, les notes des deux élus sur le site du PLQ omettent toutefois ces expériences.

Le chef péquiste Jean-François Lisée a de son côté soutenu que Mme Roy, si elle était vivante, n’aurait voté ni pour la CAQ ni pour les libéraux.

«Si on regarde ce qu’elle a dit dans sa carrière, Sylvie Roy, dans Arthabaska, aujourd’hui, ce ne serait jamais la CAQ, ce ne serait jamais les libéraux, a-t-il dit. Alors, je demande aux deux formations politiques d’arrêter de faire semblant et de la laisser tranquille.»

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