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Des policiers de Val-d’Or disent avoir été «sacrifiés»

Photo: Archives TC Media

Des policiers de la Sûreté du Québec (SQ) à Val-d’Or, dont certains ont été suspendus et visés par des allégations de violence contre des femmes autochtones, jugent qu’ils ont été «sacrifiés» pour calmer la crise.

«Ils ont été sacrifiés pour une game politique», a déclaré le sergent François Carbonneau dans un entretien entre le journaliste Félix Séguin et quatre policiers diffusé mardi à TVA.

En entrevue, deux des six policiers suspendus à la suite de la diffusion d’un reportage de l’émission Enquête ont assuré n’avoir jamais agressé de femmes autochtones ou abusé de leur pouvoir. «J’ai toujours fait mon travail de façon exemplaire et professionnelle», a juré Émilie Langlois.

Simon Drouin, un autre policier suspendu, s’est défendu d’être raciste. «Je n’ai aucun problème avec les autochtones, je ne suis aucunement raciste, a-t-il dit. Que ce soit un autochtone ou une personne blanche, je vais intervenir de façon professionnelle.»

Tous deux n’en croyaient pas leurs yeux quand ils ont vu le reportage de Radio-Canada. «J’étais en colère, a relaté Émilie Langlois. Je ne pouvais croire que des gens allaient croire ce qui était dit dans le reportage. Il a fallu se justifier à des proches sur des événements qui n’ont jamais eu lieu.» Aucune accusation de nature sexuelle ne pesait contre les agents Langlois et Drouin.

«La ministre Lise Thériault qui pleure, ça donne encore plus de crédibilité au reportage, alors qu’il n’y avait rien de tout ça qui était vrai.» – Sergent François Carbonneau

Pour eux, la suite des événements n’a pas été facile psychologiquement. «On est encore à se questionner sur comment ça va aller, a confié l’agent Drouin, qui dit avoir eu besoin d’aide psychologique. Je ne redeviendrai jamais le policier que j’étais.»

Le sergent Carbonneau a certifié que s’il avait été témoin d’abus, il aurait tout fait pour que les policiers impliqués fassent face à la justice. Il trouve inacceptable que ses agents se fassent insulter dans la rue, alors qu’ils n’ont rien fait. «Les policiers sur le terrain se font traiter d’agresseurs sexuels, a-t-il rapporté. C’est pas facile travailler à Val d’Or. Avant la crise c’était pas facile, après, ça l’est encore moins.»

Un policier autochtone, Pierre-Luc Charbonneau, a dit ne pas avoir de réponse pour résorber la crise. «Je ne l’ai pas, la réponse, a-t-il avoué. Il y a beaucoup de cas par cas. Les femmes qui sont dans le reportage ont eu d’innombrables chances de consulter des ressources. La police est facile à pointer du doigt parce qu’elle doit intervenir auprès de ces gens-là.»

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