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Démantèlement d’un réseau majeur de braconniers en Mauricie

Photo: TC Media
Sandra Lacroix - L'Hebdo du St-Maurice / TC Media

Deux réseaux de braconnage ont été démantelés ce matin par les agents de protection de la faune. Dans une opération baptisée «Crépuscule», 59 personnes sont visées et feront face à un total de 320 chefs d’accusation et des amendes potentielles de 700 000$.

Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) estime qu’il s’agit de l’une des plus importantes opérations anti-braconnage de l’histoire du Québec.

«Il s’agit d’une opération d’envergure pour la protection de la faune, indique le commandant Gérald Desharnais, directeur régional de la protection de la Faune, pour la région Mauricie, Centre-du-Québec et Lanaudière. C’est une première en Mauricie, où l’on procède au démantèlement de deux réseaux de commerce illégal de cette ampleur de façon simultanée.»

Ce matin, le MFFP a effectivement mis fin à une enquête amorcée en janvier 2014, concernant les pratiques illégales de deux groupes d’individus qui sévissaient en Mauricie, plus précisément dans les secteurs de Saint-Georges-de-Champlain, Sainte-Thècle, lac Saint-Pierre et au réservoir Gouin.

La présumée tête dirigeante du premier réseau est un résident du secteur Saint-Georges-de-Champlain. Ce dernier, avec des acolytes, chassait illégalement l’orignal dans le secteur de La Tuque ainsi que le cerf de Virginie dans le secteur de Sainte-Thècle. Plusieurs blâmes pèsent sur ces suspects, notamment d’avoir fait la chasse de nuit, chasse sans permis et chasse avec engin prohibé. La viande était vendue à un réseau de client déjà établi. «Le stratagème était le même pour le doré: pêche illégale avec des connaissances et vente à un réseau de clients», précise M. Desharnais.

Un boucher de Shawinigan serait également impliqué dans le réseau, lui qui préparait la viande du gibier chassé illégalement.

Un bar du secteur Saint-Georges-de-Champlain constituait la plaque tournante de ce réseau, lui qui tenait des soupers de venaison. C’est d’ailleurs ce qui a mis la puce à l’oreille des agents de la faune qui ont entamé leur enquête en 2014. Précisons toutefois que le bar n’est pas accusé dans le dossier, ce sont plutôt les activités qui y étaient tenues.

Pêche au doré au réservoir Gouin
Le second réseau de braconnage qui a été démantelé ce matin concerne la vente de dorés.

«La tête dirigeante ainsi que sa conjointe pêchaient avec des cannes à pêche, mais également avec des filets des quantités importantes de dorés au réservoir Gouin, à proximité du barrage», ajoute M. Desharnais.

Les observations révèlent que le couple pouvait écouler 1200 livres de filets de dorés par année à un réseau de clients établi dans la région de La Tuque, Shawinigan et Trois-Rivières. Comme échelle de comparaison, pour préparer une livre de filets de doré, il faut en moyenne trois poissons.

«Je trouve déplorable que les activités illégales de pêche se soient déroulées sur les deux aires fauniques communautaires de la région», dénonce M. Desharnais.

Des perquisitions importantes
Les dizaines de perquisitions effectuées tôt ce matin ont mené à la saisie d’armes à feu, d’une arbalète, un véhicule 4X4 de type jeep Suzuki, deux chaloupes dont une des deux avait un faux plancher pour cacher le poisson, du matériel informatique, matériel de pêche et congélateur.

Pour le braconnage de gibier, le décompte jusqu’à présent se chiffre à 225 kg de viande d’orignal empaquetée, 70 kg de cerf de Virginie et 55 kg de filets de dorés.

Les infractions reprochées concernent principalement:
– La vente et l’achat illégaux d’orignaux, de cerfs de Virginie et de dorés;

– La chasse de nuit;

– La chasse aux gros gibiers avec engins prohibés;

– Et la possession d’une quantité de poissons supérieure au contingent quotidien.

L’opération CRÉPUSCULE a mobilisé 170 agents de protection de la faune en provenance de diverses régions du Québec. Deux quartiers généraux ont été mis en place, à Shawinigan et à La Tuque. L’escouade canine de la Protection de la faune du Québec a également été mise à contribution.

Les agents de la faune poursuivent présentement leur enquête, donc de nouveaux développements pourraient survenir dans ce dossier.

À l’issue de l’enquête, les énormes quantités de viandes et de poissons saisies seront distribuées à des organismes de charité, pour les familles plus démunies.

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