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Des trousses de viol envoyées dans les réserves

Kirsty Kirkup, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Santé Canada a envoyé des trousses médicales en cas de viol dans huit réserves du nord de l’Ontario alors que les dirigeants de ces communautés disent manquer de ressources pour gérer les nombreux cas d’agressions sexuelles.

Seulement 60 pour cent des communautés du nord de l’Ontario possèdent ces trousses — un outil médico-légal qui sert aux enquêtes pour agression sexuelle — malgré les informations contraires de Santé Canada, a déploré le grand chef de la Première Nation Nishnawbe Aski, Alvin Fiddler.

M. Fiddler a indiqué que la ministre de la Santé, Jane Philipott et ses collègues des Affaires autochtones et de la Condition féminine, Carolyn Bennett et Patty Hajdu, avaient été informées du problème le 5 décembre.

Santé Canada avait d’abord envoyé un communiqué pour dire que les réserves étaient assez bien équipées. Mais le ministère a ensuite fait l’inventaire dans 19 centres de soins, pour finalement envoyer d’autres trousses après avoir été questionné par La Presse canadienne sur les plaintes du grand chef.

De telles trousses sont utilisées par le personnel médical lorsqu’elles examinent les victimes présumées d’agressions sexuelles afin de prélever de l’ADN qui sera analysé à un laboratoire médico-légal, où les tests permettront de confirmer l’agression et l’identité de l’assaillant.

Les récentes pénuries ont forcé les victimes à se rendre dans de lointains hôpitaux, selon le chef de police de la Première Nation Nishnawbe, Terry Armstrong.

Ces outils sont cruciaux pour recueillir à temps les preuves d’une agression sexuelle, a-t-il souligné, suggérant qu’une pénurie pourrait dissuader les victimes à dénoncer.

Terry Armstrong, a expliqué que les nombreux cas d’agressions sexuelles dans ces communautés s’expliquaient par le traitement subi par plusieurs membres des Premières nations dans les pensionnats autochtones, où les enfants ont parfois été abusés physiquement et sexuellement.

«Maintenant, on a les agressés qui deviennent les agresseurs», a-t-il indiqué.

Dans un communiqué publié plus tôt cette semaine, la ministre Philpott confirme avoir été informée des inquiétudes des communautés. La ministre dit avoir demandé à son équipe de se pencher sur la question pour prendre les décisions adéquates afin de remédier au problème.

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