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Mercure à Grassy Narrows: des barils enfouis?

Allison Jones, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

TORONTO — Des environnementalistes croient avoir percé le mystère de la contamination au mercure qui afflige depuis plus de 50 ans une petite communauté autochtone du Grand Nord ontarien.

La communauté de Grassy Narrows, près de la frontière avec le Manitoba, est aux prises avec des cas d’empoisonnement au mercure depuis qu’une usine à papier de Dryden a déversé 9000 kilos de résidus industriels dans le réseau hydrographique de la région, pendant les années 1960.

Ce déversement a eu lieu il y a 50 ans, mais pour une raison inconnue, les concentrations de mercure dans la région n’ont pas diminué depuis 30 ans. Des chercheurs estiment que plus de 90 pour cent des habitants de Grassy Narrows et de la communauté des Premières Nations de Wabaseemoong montrent des signes d’empoisonnement au mercure.

L’an dernier, un ancien employé de la papeterie de Dryden a admis qu’il avait enfoui dans le sol plus de 50 barils de mercure et de sel, en 1972. Le ministère de l’Environnement a vainement tenté de retrouver ces barils.

Mais des bénévoles du groupe écologiste Earthroots ont récemment trouvé dans leurs échantillons des taux élevés de mercure là où les employés du ministère n’étaient pas allés, près de la rivière Wabigoon. Les responsables gouvernementaux étudient maintenant ces nouvelles informations et prendront «les mesures appropriées».

Gord Miller, président du conseil d’Earthroots et ancien commissaire à l’environnement de l’Ontario, estime que les nouvelles données offrent «de très bons motifs de croire» qu’un dépôt de mercure est bel et bien enfoui.

«On ne peut pas prouver que ces matières fuient dans le système hydrographique, mais une chose est sûre: quelque chose fuit, puisque (le mercure) se retrouve dans les poissons.» M. Miller souhaite maintenant que le gouvernement de l’Ontario procède à des analyses géotechniques plus poussées du site.

Le député néo-démocrate Peter Tabuns soutient qu’une telle contamination, persistante, n’aurait jamais été tolérée dans la grande région de Toronto, par exemple. Or, a-t-il dit, des bénévoles munis de simples sacs de plastique ont réussi à trouver de possibles indices pour expliquer la contamination de Grassy Narrows. «Tout est une question de volonté.»

La première ministre, Kathleen Wynne, s’est dite déterminée à décontaminer la rivière, mais elle ne veut pas prendre de mesure qui pourrait empirer la situation, en brassant par exemple les sédiments. Le gouvernement a octroyé 600 000 $ pour des travaux préliminaires.

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