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Deux femmes témoignent contre un ancien militaire

Terry Pedwell, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

GATINEAU, Qc — Deux femmes qui accusent un ancien technicien médical de l’armée d’abus de confiance ont raconté devant un tribunal militaire, lundi, qu’elles croyaient voir un médecin lorsqu’il leur aurait dit qu’il devait examiner leurs seins.

L’homme ne se serait pas présenté lorsqu’elles sont arrivées à ce qu’elles croyaient être un examen médical de routine avant de s’enrôler dans les Forces armées canadiennes, ont-elles toutes deux déclaré.

L’armée n’aurait pas non plus donné des instructions aux femmes avant l’examen sur ce à quoi elles devaient s’attendre.

Mais avant qu’elles ne s’en rendent compte, il était rendu évident qu’elles n’auraient pas droit à un examen normal, ont-elles affirmé devant la cour martiale à l’occasion du procès de James Wilks, un ex-maître de deuxième classe.

M. Wilks, dont l’emploi impliquait surtout le dépistage médical de recrues militaires, est accusé de plusieurs chefs d’abus de confiance, en plus d’un chef d’agression sexuelle relativement à des plaintes déposées par des femmes à Thunder Bay, London et Windsor.

De 1984 au début de l’année 2011, l’accusé était assistant médical et technicien médical dans des centres de recrutement de l’armée canadienne.

Au moins une plaignante affirme s’être fait caresser les seins par l’homme pendant le processus de recrutement, alors que d’autres se seraient fait demander de dénuder leur poitrine dans deux incidents distincts, en 2003 et 2009.

«Je me suis sentie exposée», a déclaré une femme de 23 ans.

La femme, qui ne peut être identifiée en raison d’un interdit de publication imposé par la cour, avait seulement 16 ans lorsqu’elle s’est enrôlée dans l’armée. Elle s’était fait dire qu’elle devait passer un examen médical au centre de recrutement de London.

Elle prétend que M. Wilks lui a demandé de voir ses seins alors qu’elle avait indiqué sur le formulaire médical qu’elle s’était fait percer le mamelon.

Elle a formulé une plainte à ses supérieurs seulement deux ans plus tard après avoir échangé avec des collègues féminines.

L’autre témoin, une lieutenante de la Marine âgée de 30 ans, a relaté qu’elle avait subi un examen médical à 19 ans, puis un autre quelques mois plus tard.

Selon sa version, elle s’est fait demander de baisser sa jaquette bleue d’hôpital, alors que M. Wilks inspectait visuellement ses seins. Il lui aurait demandé si elle éprouvait des problèmes avec ceux-ci, avant d’appuyer très fort sur son abdomen. La douleur était vive et constante, ce qui l’a contrainte à consulter son médecin de famille quelques jours plus tard, a-t-elle indiqué.

Le procureur principal, le major Adam Van Der Linde, a affirmé devant le comité de quatre hommes et une femme que M. Wilks avait mené des examens des seins sur six femmes, même s’il est interdit pour les techniciens médicaux de procéder à de tels examens.

Le major Van Der Linde a également souligné que l’accusé ne s’était jamais présenté comme un technicien médical auprès de ses patientes.

«En faisant cela, il a abusé de la confiance de ces femmes. Et dans un cas, il a agressé la victime», a-t-il déploré.

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