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Convergence: le départ de David ne changera rien

Photo: Radio-Canada
Stéphanie Marin, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Le chef du Parti québécois (PQ), Jean-François Lisée, croit que le départ de Françoise David de Québec solidaire (QS) ne changera rien à ses aspirations de convergence des forces souverainistes. Cet allié potentiel pourrait par contre être affaibli sans sa populaire coporte-parole, et par conséquent moins attrayant, croit un observateur de la scène politique québécoise.

Selon le chef péquiste, le désir de convergence des forces souverainistes et progressistes fait partie de l’héritage de Françoise David.

Bref, avec ou sans elle, la volonté est là, et les deux formations politiques sont sur la même longueur d’ondes, a-t-il déclaré jeudi, quelques heures après l’annonce faite par la députée de Gouin quant à son départ à la retraite.

«Nous avons une volonté politique au Parti québécois et à Québec solidaire sans précédent d’essayer d’additionner nos forces, dans le respect de nos différences, qui sont nombreuses, et qui ne disparaîtront pas», a lancé M. Lisée en point de presse.

L’un des points de divergence relevé dans le passé récent par QS porte sur l’échéancier d’un référendum sur la souveraineté. M. Lisée dit non à une telle consultation dans un premier mandat au pouvoir, une position avec laquelle QS n’est pas d’accord.

Mais l’objectif commun est de mettre terme aux années libérales et de relancer le Québec sur des bases saines, précise le chef péquiste.

Et Québec solidaire est là pour rester, dit-il: «il faut composer avec cette réalité».

Il va toutefois moins loin que son député Sylvain Gaudreault, qui a laissé entendre que la tâche pourrait désormais être plus facile.

«Ce que je souhaite pour la suite des choses, ça va provoquer un rebrassage qui va peut-être permettre davantage d’envisager une convergence entre les forces progressistes et souverainistes», avait-il déclaré avant même la conférence de presse de Mme David.

Selon le député péquiste Nicolas Marceau, les efforts de convergence, amorcés depuis deux ans, vont se poursuivre, même sans Françoise David à la tête de QS.

Quant à la principale intéressée, elle a refusé de commenter cette possible convergence — ou alliance électorale —, soutenant que les décisions du parti n’étaient désormais plus entre ses mains.

Elle a toutefois réaffirmé son accord avec la position du conseil national de QS, prise à l’automne 2016, de s’ouvrir au dialogue.

«Je suis très fière et très heureuse de ce que notre conseil national a décidé en novembre dernier. Je me sentais complètement partie prenante de cette belle décision qui était: on va s’ouvrir au dialogue avec des mouvements sociaux et des partis politiques», a dit Mme David.

«Mais ça ne sera pas inconditionnel parce qu’on a des principes à Québec solidaire et on va y tenir», a-t-elle ajouté.

Le professeur André Lamoureux, un politicologue chargé de cours en science politique à l’UQAM, ne croit pas qu’une convergence serait plus — ou moins — facile sans Mme David.

«Il n’y a pas d’adéquation directe avec toute cette problématique qui est une question fondamentalement politique», soutient-il.

Il note que Québec solidaire a été assez réticent dans le passé à la convergence. L’automne dernier, le parti avait dit oui, mais en étant très exigeant, allant quasiment jusqu’à exiger que le PQ adopte son programme.

Et QS sera peut-être un allié moins intéressant s’il baisse en popularité auprès de la population. Ce qui est une possibilité, selon M. Lamoureux. Le spécialiste en politique québécoise et canadienne croit que QS perd sa principale voix avec le départ de Françoise David, une femme politique qui jouissait d’une grande notoriété.

«Ça affaiblit Québec solidaire», tranche l’expert.

Il est d’avis qu’Amir Khadir, député de QS et ancien porte-parole du parti, n’a pas la même crédibilité et la même écoute des Québécois. L’autre porte-parole actuel, Andrés Fontecilla, est peu connu du public, juge-t-il.

Alors pour ce qui est de nouer des alliances avec QS, «le Parti québécois aura peut-être moins d’intérêt. On verra!», dit M. Lamoureux.

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