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Une croisière vire au cauchemar pour Karine Gagné

Sidhartha Banerjee, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Un voyage offert en récompense pour du travail bien fait a viré au cauchemar judiciaire pour une Québécoise, mère de trois jeunes enfants, qui croupit dans une prison des Bahamas pour avoir prétendument agressé sexuellement un adolescent de 15 ans qu’elle croyait d’âge adulte.

Chantal Auclair, la mère de Karine Gagné, a raconté que sa fille participait à une croisière à bord d’un paquebot lorsqu’elle aurait rencontré un jeune homme qui aurait prétendu avoir 18 ans. Le garçon mesurait plus de six pieds, a-t-elle soutenu.

«Elle lui a demandé quel âge il avait. Il lui a dit qu’il avait 18 ans», a déclaré Mme Auclair à La Presse canadienne, jeudi.

Karine Gagné, âgée de 23 ans, avait quitté le Québec le 1er janvier en compagnie de son gérant et de certains collègues qui avaient atteint leurs objectifs de vente. Tous travaillent pour une entreprise vendant des produits destinés aux adultes.

Mme Auclair, qui revient des Bahamas, a ajouté que sa fille lui avait dit qu’elle avait rencontré la victime alléguée dans un casino situé sur le bateau. Ils ont discuté et dansé pendant toute la soirée.

«À un moment, c’est allé plus loin, a-t-elle mentionné. Ils sont partis pour aller dans la (salle) de bain. Ils y ont fait ce qu’ils voulaient faire.»

Karine Gagné et le garçon ont ensuite été confrontés par la mère de l’adolescent. Celle-ci a porté plainte auprès de la police malgré les supplications de son fils. La Québécoise, dont les filles sont respectivement âgées de 3, 4 et 5 ans, a été arrêtée et est détenue depuis cette soirée.

Mme Auclair a souligné que plusieurs questions demeuraient sans réponse. Elle se demande notamment comment un adolescent a pu se retrouver dans une section du bateau réservée aux adultes et yboire de l’alcool.

«Je ne blâme personne. Je veux juste que (Karine) sorte de là», a dit Mme Auclair.

Elle ajoute que sa fille s’inquiète particulièrement des conséquences que sa mésaventure aura sur ses enfants.

«Elle a dit: « Je ne veux pas qu’elles pensent que je les ai abandonnées ».»

Collecte de fonds

Les amis et les proches de Karine Gagné tentent de récolter des fonds pour l’aider à payer ses frais judiciaires, un possible cautionnement et un billet d’avion pour revenir au Québec.

Karine Gagné occupe deux emplois à temps partiel. Selon sa mère, elle n’a pas les moyens d’assumer seule tous ces coûts.

«Elle a besoin de moi et j’ai besoin d’elle aussi. C’est dur, a ajouté Mme Auclair en refoulant ses larmes. C’est très dur, mais je dois être forte pour elle. Je ferai tout pour elle, c’est sûr.»

Karine Gagné demeurera détenue jusqu’à sa prochaine comparution au tribunal, le 3 février.

Steve Gagné, son père, tente lui aussi d’amasser des fonds de son côté. Il a dit qu’on l’avait informé que les frais judiciaires pourraient s’élever jusqu’à 15 000 $ US.

Il a ajouté qu’il n’avait pas pu parler directement à sa fille. Il a aussi soutenu qu’on lui avait raconté différentes choses sur les événements s’étant déroulés cette nuit-là.

«On espère que ça aille pour le mieux. Ce serait favorable si tout s’arrêtait là (le 3 février), mais il suffit voir comment cela va se passer là-bas.»

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