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Des centaines de Canadiennes marchent à Washington

Paola Loriggio, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

WASHINGTON — Des centaines de femmes canadiennes ont déferlé dans les rues de Washington, samedi, se joignant au rassemblement pour la défense des droits des femmes, certaines portant les fameux bonnets tricotés roses et d’autres brandissant des pancartes sur lesquelles figuraient des feuilles d’érable et l’expression «soeurs de nord».

Des résidants de la capitale américaine sortaient sur leur portique pour lancer des mots d’encouragement ou pour croquer des photos de la foule. D’autres distribuaient gratuitement du café.

Une femme a indiqué à un homme qui se trouvait sur un des portiques qu’elle et ses amies étaient venues du Canada. «Vraiment?», a-t-il répondu, incrédule.

Environ 600 Canadiens — pour la plupart des femmes — ont fait le voyage en autobus pendant la nuit à destination de Washington, partant de Toronto, Montréal, d’Ottawa et de Windsor.

Le rassemblement vise avant tout à défendre les droits de femmes et non à protester contre le nouveau président des États-Unis, Donald Trump, qui a été assermenté vendredi.

Les responsables municipaux estimaient que 500 000 personnes emplissaient le parc du National Mall, samedi matin – soit le double de leurs évaluations initiales. L’attroupement a très tôt laissé présager que la foule pourrait être plus nombreuse que celle de la veille, qui était venue assister à la cérémonie d’investiture de Donald Trump.

Plusieurs Canadiennes qui participaient à la marche de samedi ont confié à La Presse canadienne qu’elles avaient senti l’urgence d’intervenir dans la foulée des commentaires controversés lancés par Donald Trump durant la campagne électorale.

Bon nombre de femmes se sont senties marginalisées, a fait valoir Sadaf Jamal, une Canadienne de 38 ans qui a dit vouloir aider celles-ci à «se lever fièrement».

«Je suis une femme musulmane et c’est pourquoi je marche, parce que je veux donner le pouvoir aux femmes musulmanes», a-t-elle dit alors qu’elle était à bord de l’autobus parti de Toronto pour se rendre dans la capitale américaine.

«Pourquoi serions-nous marginalisées? Il n’y a rien de mal avec nous. Nous sommes des femmes talentueuses, courageuses. Nous pouvons être ce que nous voulons.»

D’autres Canadiennes désireuses de joindre le rassemblement de Washington ont toutefois été refoulés à la frontière, a indiqué une militante québécoise, Katina Binette, qui affirme avoir reçu un appel d’amies qui ont dû rebrousser chemin. Les trois, «jeunes dans la vingtaine» qui étaient dans un même véhicule, «n’ont aucun antécédent», a-t-elle précisé.

«On les a refoulées à la frontière (…) prenant leurs empreintes, leurs photos, leur demandant où ils allaient. Elles ont mentionné qu’elles allaient à la marche des femmes et (les agents) leur ont demandé si elles étaient pour ou contre (le) président.»

Toutes trois sont restées coincées pendant une heure et demie à la douane, a rapporté Mme Binette, qui a aussi fait le trajet en voiture avec quatre autres personnes.

«C’est des personnes qui militent en plus: une coordonnatrice d’une organisation de défense des droits de la personne», a-t-elle dit au sujet de ses amies qui n’ont pas pu se rendre à la marche.

Les services frontaliers américains n’ont pas voulu confirmer que l’incident raconté par Mme Binette était survenu, invoquant la loi de protection de la vie privée. L’agence a toutefois indiqué dans un courriel envoyé à La Presse canadienne qu’elle s’affaire «à traiter tous les voyageurs avec respect et de façon professionnelle, tout en maintenant leur priorité sur (leur) mission de protéger les citoyens et les visiteurs aux États-Unis».

Une citoyenne canado-américaine, Elizabeth Wolfenden, a confié avoir pleuré pendant des heures quand Donald Trump a été élu, en novembre.

La jeune femme de 18 ans, dont plusieurs proches demeurent toujours aux États-Unis, a expliqué qu’elle entreprenait d’abord faire le trajet avec sa mère. Elle a toutefois décidé d’y aller seule alors que sa mère est blessée.

«Je veux seulement vraiment prendre part à l’histoire», a dit celle qui effectue son premier voyage en solo.

«Je pense que ce sera historique et je veux dire que j’y étais, que j’ai fait quelque chose, que j’ai tenté de faire une différence et que j’ai laissé ma voix être entendue ainsi que j’ai joint un mouvement qui, je pense, est vraiment important.»

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