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Le suicide recule au Québec, mais plus lentement

Photo: Métro

Le taux de suicide est en baisse constante depuis le début du siècle au Québec, mais de façon de moins en moins prononcée, selon la Santé publique.

En pleine Semaine nationale de prévention du suicide, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a publié lundi les dernières données sur le sujet. «En 2014, le nombre absolu de décès par suicide était de 845 chez les hommes et de 280 chez les femmes», note l’INSPQ.

Même s’il a fortement diminué depuis 1999, le taux de suicide chez les hommes québécois est trois fois plus élevé que chez les femmes. «La baisse du taux de suicide, amorcée au début du siècle, s’est atténuée au cours des dernières années, ce qui suggère qu’un plateau a possiblement été atteint», écrit Lise Thibodeau, chercheuse à l’INSPQ et co-auteure de l’étude.

En 2014, le Bureau du coroner a enregistré chez les hommes du Québec, un taux de à 20,2 suicides pour 100 000 habitants. Le taux était de 35,8/100 000 en 1999, mais diminue peu depuis cinq ans.

Le taux de suicide est le plus élevé chez les hommes de 45 à 64 ans, selon les données provisoires. Un chiffre relativement stable depuis 2009, alors que la baisse aurait été plus spectaculaire chez les hommes de 15 à 24 ans.

«Chez les jeunes, les taux de suicide ont baissé de moitié en une quinzaine d’années, c’est une particularité du Québec», souligne Jérôme Gaudreault, directeur général de l’Association québécoise de prévention du suicide.  Ces résultats s’expliquent entre autres par des réseaux de sentinelles implantés en milieu scolaire, par la formation des intervenants et des médecins et par davantage de sensibilisation.

C’est en Abitibi, en Gaspésie, en Mauricie ou dans la région de Chaudière-Appalaches que l’on retrouve les taux les plus élevés. Deux fois plus qu’à Montréal ou Laval.

«Le suicide est un phénomène complexe. Il est souhaitable de maintenir les efforts pour la prévention du suicide au Québec et même de les accentuer dans les années à venir, notamment auprès des groupes identifiés comme étant les plus à risques», concluent les auteurs de l’étude.

Pour M. Gaudreault, le gouvernement doit adapter sa stratégie de prévention du suicide afin qu’on soit davantage présents sur le Web. De plus en plus de gens y expriment de la détresse. « Il est urgent que des ressources d’aide soient accessibles en ligne, par clavardage ou par texto», dit-il.

Selon lui, il faudrait aussi débloquer plus de fonds pour le projet Sentinelles, un peu comme c’est déjà le cas pour les volontaires qui suivent une formation de secouriste en milieu de travail. Depuis 5 ans, ce programme a permis de former 15 000 citoyens volontaires qui reçoivent une formation de sept heures pour être capables de déceler les signes avant-coureurs du suicide et d’accompagner les personnes à risque vers les ressources d’aide.

Ligne de prévention du suicide : 1 866 APPELLE (277-3553)

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