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Bissonnette aimait les armes à feu et la chasse

La Presse Canadienne Photo: La Presse Canadienne
Alexandre Robillard et Andy Blatchford, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — L’étudiant accusé d’avoir tué six personnes, dans une mosquée de Québec, aimait les armes à feu et la chasse, ont raconté des personnes qui l’ont connu.

La plupart des voisins de ses parents ou de son appartement ont décrit Alexandre Bissonnette comme un jeune homme effacé, voire introverti.

L’étudiant en sciences politiques de 27 ans a été accusé lundi d’avoir tué six fidèles lors de la prière du soir à la mosquée du Centre culturel islamique de Québec, dimanche.

L’animateur d’un groupe favorable à la laïcité a parlé d’Alexandre Bissonnette comme d’un sympathisant aux idées d’extrême droite et un amateur de chasse.

«Il allait à la chasse et il chassait du gros gibier, l’orignal et l’ours, a dit Éric Debroise. Par ce biais, on comprenait qu’il maîtrisait les armes et savait s’en servir.»

Lors d’une rencontre organisée pour discuter de politique, M. Debroise l’avait interrompu lorsqu’il avait commencé à parler de Marine Le Pen, qui est chef du Front national, un parti d’extrême droite en France.

«Je l’ai arrêté tout de suite et c’est là qu’il s’est tu, a-t-il dit. Et il s’est tu en attendant que la soirée se termine.»

M. Debroise a observé le côté effacé d’Alexandre Bissonnette, qu’il n’a vu qu’une ou deux fois dans les soirées qu’il organise, autour «de moules et de frites».

«J’ai vu quelqu’un de plutôt faible physiquement, très fuyant, qui ne s’impose pas vraiment, a-t-il dit. Il n’avait pas le profil de quelqu’un qui est obsédé, qui va devenir violent d’un seul coup, ce n’est pas quelqu’un d’explosif.»

Leur dernier échange s’est déroulé sur les réseaux sociaux, après la mort du président cubain Fidel Castro et l’élection de Donald Trump aux États-Unis.

«Il était agacé par le fait que les médias parlaient de Castro en bien alors que c’était un dictateur, mais que tout le monde frappait sur Trump alors qu’il avait été élu», a-t-il dit.

Amateur d’armes depuis l’adolescence

Un voisin de la famille Bissonnette, dans l’arrondissement de Cap-Rouge, a raconté mardi qu’il ne s’attendait pas à ce que le jeune soit soupçonné d’un tel geste, quand il a appris la nouvelle de son arrestation.

«J’ai été sous le choc, moi je ne m’y attendais pas, a dit Réjean Bussières. Mes enfants non plus.»

Alexandre Bissonnette et son frère jumeau fréquentaient les enfants de M. Bussières, qui habite depuis plus de 30 ans en face de la maison où le jeune homme a grandi, dans ce secteur résidentiel de Québec.

Amateur d’armes dès le début de l’adolescence, Alexandre Bissonnette s’exerçait au tir en visant des arbres du voisinage, a expliqué M. Bussières.

Cette passion n’était cependant pas partagée par son fils, qui était du même âge que le jeune homme.

«Il aimait beaucoup les fusils, les armes, il avait montré ça à mon fils, a-t-il dit. Mon fils n’aimait pas ça.»

Selon M. Bussières, son fils n’a pas été étonné, cette semaine, de voir qu’Alexandre Bissonnette était accusé de l’attentat de dimanche.

«Il m’a dit que ce garçon avait un problème et il était certain qu’il lui arriverait quelque chose, a-t-il affirmé. Lui et ma fille ont dit ça.»

Plutôt effacé, l’étudiant en sciences politiques à l’Université Laval était un solitaire, a raconté M. Bussières

«Il ne parlait à personne, a-t-il dit. On le voyait dans la rue, il ne saluait personne.»

Un voisin effacé

Un voisin du jeune homme, dans l’immeuble qu’il habitait jusqu’au soir de l’attentat, à quelques mètres de la mosquée, l’entendait également jouer en passant devant son appartement.

Samuel Gagnon n’a toutefois croisé Alexandre Bissonnette que deux fois, dans l’édifice du quartier Ste-Foy, sans pouvoir établir de contact avec lui.

«Quand je croise un voisin, je lui fais un petit salut, un petit sourire, mais lui ne faisait rien», a-t-il dit.

À Cap-Rouge, Nicole, une autre voisine qui connaît bien la famille Bissonnette, a aussi décrit le jeune homme comme une personne introvertie, sans comprendre comment il a pu poser un tel geste.

«J’ai passé la journée de lundi, presque, à pleurer, a-t-elle dit. Tout le monde dit que c’est un tueur, un terroriste. Mais non, c’est Alexandre, notre petit voisin tranquille.»

Selon Nicole, Alexandre Bissonnette avait récemment commencé à apprendre à jouer du piano, selon ce que lui avait dit sa mère.

«Ça a l’air qu’il jouait très, très bien», a-t-elle dit.

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