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Test de valeurs: Mulcair accuse Leitch de racisme

NDP Leader Tom Mulcair asks a question during Question Period in the House of Commons in Ottawa, Tuesday, Jan.31, 2017. THE CANADIAN PRESS/Adrian Wyld Photo: Adrian Wyld/La Presse canadienne
Vicky Fragasso-Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le chef néo-démocrate Thomas Mulcair estime que la candidate conservatrice Kellie Leitch fait preuve d’un «racisme intolérable» en proposant de faire passer un test de valeurs aux immigrants — un engagement qu’elle a réitéré mardi, malgré les sévères reproches d’un député de son propre parti.

En entrevue avec le réseau anglais de Radio-Canada, mardi, Mme Leitch a rejeté les critiques d’un de ses adversaires dans la course à la direction du Parti conservateur, Michael Chong, qui a dit lundi que l’attaque à Québec «n’était pas un accident», accusant certains politiciens «d’alimenter la peur et les préjugés». M. Chong a précisé plus tard qu’il parlait bien de Mme Leitch et de Donald Trump.

Pendant cet entretien, Mme Leitch s’est dite «choquée» par les propos de M. Chong et a affirmé qu’elle avait l’intention d’aller de l’avant avec sa proposition du test de valeurs.

«Je parle d’une politique fondée sur le bon sens qui permettrait des entrevues avec des individus, tous les individus, peu importe leur endroit d’origine», a-t-elle expliqué.

Interrogé sur la question mercredi matin, Thomas Mulcair a aussi déploré que Mme Leitch ait acheté une publicité dans les journaux cette semaine pour faire la promotion de son test de valeurs.

«Moi, je trouve ça extrêmement grave qu’une élue à la Chambre des communes puisse tenir de tels propos», a-t-il expliqué.

Les députés conservateurs semblaient réticents à critiquer ouvertement l’idée de Mme Leitch.

Un autre candidat à la direction du parti, Andrew Scheer, qui annonçait mardi que l’ex-député britanno-colombien Chuck Strahl se ralliait à lui dans la course, n’a pas voulu dénoncer clairement sa collègue.

Il a toutefois affirmé que certains candidats choisissaient sciemment d’utiliser des enjeux «émotifs» pour aider leur campagne.

Selon lui, certains candidats — il n’a jamais nommé Mme Leitch — font des «calculs» pour la course en parlant de ces questions sensibles.

«C’est très important d’avoir une image inclusive, positive, qui accepte les immigrants de partout dans le monde», a indiqué M. Scheer, qui a refusé de dire si l’un de ses collègues était allé trop loin dans le débat.

Le député Gérard Deltell estime que le test des valeurs n’est pas une mesure «nécessaire», mais il a rappelé que le présumé meurtrier de la mosquée ne semblait avoir aucune affiliation politique, citant un article publié dans La Presse.

«Chacun agira à sa façon. Si les candidats au leadership ont des choses à dire, qu’ils le disent», a-t-il expliqué.

Le député Pierre Poilievre dit ne pas avoir remarqué de dérapage depuis le début de la course.

«Le Parti conservateur a un bilan exceptionnel sur la question de l’immigration. Nous avons permis à environ 3 millions d’immigrants d’entrer au pays pendant notre période au pouvoir», a affirmé M. Poilievre, qui n’a pas voulu se prononcer sur le test de valeurs.

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